dimanche 18 décembre 2011

Bilan du sexime ici et ailleurs. Record of sexisme here and elsewhere

What country is worse for women? In some muslins ones, the charia. And in others like France, the country of human rights ! politicians who believe to be entitled to do anything against women, rip off in the best case or in the worst, sexually harass them, indeed assault and rape.. in total impunity and of the collusives medias. A family secret storie barely "natural", not to be revealed to the poors fellows. The despicable reaction of the majority of the political "pipe band" who supports DSK reveals such behavior to be common and accepted. A french exception to the declaration of human rights ? It seems.

dimanche 13 novembre 2011

DSK, un homme "blessé", lettre à toutes les fanes "bouffouées"

Un homme si "mal" est évidemment, à ce stade là, impossible à larguer (lien avec l'article du post). Mais c'est le coup classique, ma chère, même sans vos moyens et votre charme -mettons- on a toutes connu ça, ils passent du macho "hard" lorsqu'ils se sentent sûrs d'eux, ["je fais ce que je veux"], au macho "soft" s'ils voient que ça risque de tanguer ["mais c'est toi seule que j'aime, tu es tout pour moi"] pour finir petit garçon blessé quand ils devinent l'issue inéluctable ["c'est mon enfance, je n'ai plus que toi, sans toi je ne peux vivre.."] Affligeant -si la "source" du post dit vrai-. Ne vous en faites pas, ils se remettent toujours, des poires comme vous/nous, il y en a d'autres et en général ce sont de grands spécialistes du presse-citron protéiforme. J'en ai un plein tiroir au même âge que vous, savez-vous et redite, je n'ai pas vos moyens. Just do it !

Redite: les femmes bouffouées, (je laisse la coquille), maltraitées etc, que ce soit en privé ou en mondiovision n'ont souvent pas le profil que l'on imagine (lien avec "femmes avenir").

vendredi 11 novembre 2011

DSL, pardon K, dit Domi la trique, suite mais pas fin

 Après le "Sofitel", l'affaire Banon, le Carlton à présent. Ça s'aggrave. Des échanges entre DSK et Fabrice Paszkowski, chef d'entreprise pote de l'ex-patron du FMI, mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs, escroquerie et abus de biens sociaux" dans l'affaire du Carlton de Lille intriguent, comme on dit, les enquêteurs.



Paszkowski pourrait avoir organisé des parties fines à Paris et Washington pour le compte de DSK, tout en faisant passer la douloureuse sur des notes de frais à la charge de son entreprise.

Dans l'un de ses portables, la justice a découvert une série de SMS que voici. Sélection.
- "J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne le jeudi 14 mai. Ça te dis de venir avec une demoiselle ?" demandait DSK à son pote en 2009.
- Juillet 2009 : "Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boite coquine à Madrid avec moi (et du matériel) ?".
- Puis, fin juillet 2009 : "OK. Bien reçu. Pour Gand, il faut que tu me dises vite de quoi il s'agit. C'est une boîte ou une soirée privée ?"
Mais d'autres messages n'évoquent pas les parties fines, mais plutôt lorgnent vers la politique (lien).

La nausée. ça ressemble de plus en plus à un polar porno et par certains côtés thriller. Il a inventé un genre littéraire qui devrait être assez vendeur. Des "petites" (!) des "soirées privées" et le "matériel" voilà notre ex futur président. Pour une quidame moyenne et yen a yen a tout de même comme dirait Zazie, ça fait peur. Seul avantage : ça va je l'espère rapporter du blé à Nafi, ainsi directement confortée dans ses dires sur le monsieur, violent (lien).

Un détail que je tiens d'un flic -il parle en général- : "lorsqu'on sort une affaire, il faut savoir qu'en principe il y en a cinq à dix qui précèdent et qu'on n'a jamais pu lever." 

mardi 8 novembre 2011

La lâcheté quotidienne

Réseaux pédophiles ? Et si c’était plus simple ?

Qu'il s'agisse de pédophilie ou non, le principe est le même, juste un peu plus terrible dans le premier cas. POURQUOI LES GENS NE PARLENT-ILS PAS ? Explication peut-être à partir d'une histoire vécue.

Il semble qu'il y ait un fichier de délinquants sur mineurs qui a été un peu tardivement mis à disposition de la justice française, ce qui a posé problème à beaucoup. Des réseaux? peut-être, je ne sais pas mais l'impensable légèreté (lien avec la cas de la petite fille turque dite "O") avec la quelle sont ou furent parfois -car cela change tout de même actuellement- les affaires de pédophilie peut aussi avoir un cause plus sordide et plus simple (lien avec le cas d'Océane). 

Voici une histoire qui date un peu. Proviseur ou "faisant fonction" ce qui n’est pas tout à fait la même chose, dans un lycée professionnel de Province, je reçus un jour une élève (14 ans) amenée par ses copines insistantes, elle avait l'air terrorisée.. par moi. Débile légère, section SAS, elle finit par me dire avoir été "touchée" (en fait c'était plus que ça) par un adulte.. qui travaillait au bahut. (!) Il était difficile de tout comprendre mais je lui ai immédiatement donné le trombinoscope de TOUS les professionnels du campus, heureusement parfaitement tenu à jour par mon prédécesseur, avec un café et des encouragements fervents "tu as tout le temps" etc.. Miracle, elle le reconnut au bout de dix minutes à peine de feuilletage.

OUF !!! Mille fois ouf! C'était un "t.u.c.", ainsi appelait-on des jeunes au chômage ou en réinsertion employés pour des taches mineures un temps déterminé, un soulagement immense. [Il fut arrêté et avoua, ce fut le même scénar banal de tous les agresseurs sexuels, elle "faisait" plus que son âge, il avait cru qu'elle était consentante, elle ne s'était pas défendue etc.]

Mais ce qui est important ici est la suite. Que pensez-vous qu'il arriva ? Je fus admonestée (hard) par mon collègue pro technique -qui cependant n'était pas mon supérieur-, son CPE et toute sa cour qui s'arrangèrent pour me pourrir la vie ensuite et me faire muter, en un sens, sans le vouloir, ils me rendirent un immense service, sur la base que j'aurais dû les prévenir avant de déclencher la lourde artillerie -je l'avais fait mais ils étaient injoignables- qu’importe, j’aurais dû attendre, j'avais fait courir un risque au lycée, je m'étais emballée pour rien (!) un flirt un peu poussé tout de même ce n'était pas la mort, j'avais aggravé les choses au lieu de les calmer, avec ces "gosses" (les SAS) on n'était jamais sûr de rien etc.. Ils redoutaient qu'il y ait plainte de la part de la mère, que le bahut ne soit responsable, le fait est qu’il l’était, mis à l'index -la jeune fille avait été seule dans une salle de midi à 2 heures- et que leur note administrative ne soit baissée. Ce sont ces réactions de gens banaux, pas de vrais salauds! qui confortent les criminels et leur confèrent l'impunité, plus que des soi-disant complicités (peut-être y en a-t-il, je ne sais pas, mais ici ce n'était pas le cas, c'était juste la peur de perdre une prime et de se voir peut-être blamer.) Et c'est ce qui décourage les gens de porter plainte ou, lorsqu'il s'agit de professionnels de l'éducation responsables, d'entendre une plaignante. Il y a manière et manière de recevoir une victime qui en le cas ne demandait qu'à fuir à toutes jambes.

Mais ce n’est pas tout. Supposons que le gus n'ait pas avoué, qu'il se soit montré convaincant avec l'aide d'un ténor quelconque stipendié, que la gamine briefée par mes collègues -qui ont tout fait pour !- se soit rétractée, ces enfants peuvent dérouter par leur influençabilité, là ce ne fut pas le cas, sans doute le fait que je l'aie écoutée l'avait-il renforcée, et que la mère ait suivi le mouvement de déni, que croyez-vous qu'il serait advenu? Ma carrière eût été brisée [elle le fut en un sens mais pour le meilleur] j'aurais porté au minimum l'opprobre d'incompétence (!), j'aurais été celle qui s'emballe pour rien et met tout le monde dans le pétrin,  alors que si je n'avais rien fait d'autre que "calmer le jeu", renvoyant la gamine à ses serpillières avec un bonbon, après tout il était tard lorsqu’elle s’était enfin décidée, poussée par deux copines, à venir me "déranger" et pour une ado fragile, c'était énorme.. personne ne m'en aurait voulu, même au cas hypothétique où la mère, prévenue ensuite aurait découvert le pot aux roses et décidé de porter plainte contre le lycée (j'aurais affirmé m'être trompée, la belle affaire, avec les SAS, pas facile de comprendre, était-elle seulement venue m'avertir? soutenue peut-être -peut-être pas- par mes collègues gênés par leur absence et surtout par l’impossibilité de les joindre ce soir-là.)

Comprenez-vous à présent pourquoi des gens, même des pro, même "innocents", même relativement dévoués par ailleurs se taisent? Ils ont tout à y gagner surtout lorsque la victime est fragile. Dénoncer comporte un risque, celui de déclancher un scandale, de faire braquer des yeux suspicieux non seulement sur vous mais sur toute l'institution, et on ne vous ratera pas même si cela "marche". Mais alors si vous vous plantez, ce n'est même pas la peine d'y penser. Ce sont ces minimes lâchetés, peur de voir sa note administrative baissée, de dévoiler des dysfonctionnements y compris légers d'une boîte, de se voir refuser ensuite des crédits, de donner ou de confirmer une mauvaise réput du bahut, qui sont la plupart du temps à l'origine de ces refus d'entendre des enfants ou ado victimes, donc d'investiguer. Et puis ça crée du travail en plus, des RV délicats -avec les parents- à assumer, des rapports à rédiger, des plaintes à corroborer, une enquête même minime à mener, sans compter la crainte de représailles de ceux sur qui vous avez lancé la police, souvent fort mécontents et, s'il s'agit de caïds d'arrondissement, vous devinez la suite. Un proviseur est seul le soir dans un campus totalement désert, en le cas ouvert à tout vents, mal éclairé, ici par endroit un vrai coupe gorge. (lien avec le blog femmes avenir)

En conclusion, le soi disant enfant-roi est un mythe qui cache la totale désinvolture au quotidien vis à vis de ceux-ci, quasiment instituée qui est la norme, surtout s'il est déficient même légèrement -donc plus vulnérable- ou issu de milieu défavorisé -ou pas, pas toujours- (lien avec le blog "Secret de famille")

jeudi 20 octobre 2011

TRISTANE BANON, COMME DREYFUS, UNE HÉROÏNE PAS TOUT A FAIT A LA MESURE DE SON HISTOIRE

On s'y attendait un peu.. un peu seulement, mais là, c'est évident. Le livre, très court, semble une lettre codée à des amis, à un petit groupe dans lequel on s'inscrit parfois avec une certaine difficulté, comme dans un restaurant lorsqu'on est contraint d'écouter la conversation de la table d'à côté, intéressante certes mais pas faite pour nous. Des passages mieux qu'intéressants c'est vrai mais l'ensemble n'est pas à la mesure de ce que son histoire aurait pu, aurait emporter.

Sans doute le harcèlement, l'hypocrisie, les rebuffades et les chauds et froids auxquels elle a été soumise de la part des grands de ce monde, de son monde, ne sont-ils pas propices à générer le recul indispensable pour parvenir à se mettre en phase avec tous, en tout cas avec moi. Curieusement, c'est un livre qui ne semble pas fait pour le public. En tout cas pour n'importe quel public, un livre d'où nous nous sentons absents. Et pourtant!

Ses petits coups de griffe envers les féministes auxquelles dit-elle elle ne doit rien (mais si, comme toutes vous leur devez), même si après coup, oralement, elle rectifie, sa distance par moment envers Nafissatou, d'un tout autre milieu et qui a davantage subi, ses critiques il est vrai mesurées envers sa mère qui la défend et, contrairement à ce qu'elle dit, fort bien, en tout cas mieux qu'elle ne le fait elle-même, ses codes successifs de noms, de lieux, de gens, en vrac et allusifs qui n'évoquent aucune image réelle -à l'exception de son chien, le personnage le plus vrai du livre- donnent l'impression de pénétrer en cachette un milieu dont elle a entre ouvert la porte à un moment de lucidité et de détresse particulières mais qu'il ne convenait pas malgré tout de rendre vraiment transparent, d'être un invité de second choix, jouant les utilités parce que d'autres ont fait défaut. Par la porte de service. La question sous jacente est la même que celle que l'on pouvait se poser pour Florence Cassez: si ce drame ne lui était pas arrivé, que serait-elle? Florence, d'une sincérité nature remarquable, le dit carrément à Florence Aubenas: une fille qui ne se soucierait pas de cette  histoire, mais le fait même de le dire montre que son affaire l'a changée. Tristane, moins.

Ceci étant dit, il n'en demeure pas moins que toutes les victimes d'agressions sexuelles, de viol ou tentatives de viol... voire d'autres dols issus de puissants, même infiniment moins graves, se reconnaîtront avec émotion dans le récit,  les gens qui vous renvoient de l'un à l'autre ; qui vous évitent ; vous trahissent ; affectent de vous soutenir pour achalander leur boutique ; ou, avec un zeste de condescendance, pour poser ; qui se servent de vous sous prétexte de vous aider ; ou qui prétendent ne le pouvoir en raison de quelque détail controuvé ; la peur-fascination que vous suscitez ; les propos amphibologiques qui veulent tout dire et son contraire ; en un mot la mauvaise foi -et parfois ce sont les mêmes à des moments différents qui ont viré de bord au vent d'autan !-... bref, "toutes ces minimes bassesses qui ne font pas un souvenir et même pas un regret mais qui, mises bout à bout, font qu'au soir de notre vie on ne peut sans dégoût se regarder en face" qui sont le corps du livre ont été ressenties, communes, par toutes les victimes, par toutes celles qui ont subi des dols de ce type OU D'AUTRES de la part de politiques ou d'infiniment plus forts qu'elles..
Mais ici c'est le lecteur qui doit à chaque instant aller vers l'auteur, transposer, trier, un effort auquel on consent parce c'est elle -et parce que c'est lui- mais qui pèse. Le fait est que toutes les victimes ne sont pas comme on l'aurait voulu, comme il semblait évident qu'elles dussent être, à l'exemple même de Dreyfus -qui, dit-on, avait glacé Zola et ses épigones venus le défendre-. Et il demeure pourtant que le témoignage de ce pot de terre qui a eu le courage -ou a été contrainte- de se catapulter contre un éléphant est irremplaçable et fera date (lien).

samedi 1 octobre 2011

vendredi 30 septembre 2011

Confrontation Tristane/DK, le nouvel an et le Grand Pardon, ça tombe au poil

Voulu ou non, la fameuse confrontation réclamée par Tristane qui l'accuse de tentative de viol, et acceptée par le mis-en-cause ci devant ex Président du FMI et tête de gondole pour le fromage la Présidence de la République française, DK qui, rappelons le, a invoqué pour le procès civil qui l'oppose pour des raisons assez semblables aux USA à Nafissatou Diallo, de son état femme de ménage immigrée africaine.. devinez ? son "immunité parlementaire" (!).. cette confrontation donc tombe justement pendant la période la plus importante chez les juifs, de pénitence, de jeûne "de travail", de "parole" puis d'aliments qui suit Roch Hachana (le Nouvel An) et précède de quelques jours Yom Kippour, le jour du Grand Pardon. Le Pardon de tous les péchés de l'année, ni plus ni moins.

C'est la plus grande fête de toutes; pour les chrétiens, elle est l'équivalent de Noël, sauf qu'au départ elle n'est pas gaie; disons qu'elle serait un mélange de "Vendredi saint" et de Pâques mâtiné de Résurrection ou plus trivialement une sorte de grande lessive annuelle (tous les péchés d'un coup y passent au régime fort, cent degrés sans essorage), évidemment à ne jamais rater sous aucun prétexte.. Un symbole fort : durant ce temps sacré, personne ne doit bosser, éclairer l'électricité, cuisiner, et parfois pour les plus fervents, parler. Certains allumés, il en est dans toutes les confessions, vont jusqu'à ne pas se laver et déchirer leurs vêtements comme pour un deuil, un deuil suivi, après le grand nettoyage de printemps, de festivités aimables et souvent dansantes. Il faut comprendre : les juifs -et les protestants- ne peuvent pas comme les catho faire du coup par coup avec la confession à chaque peccadille, ni rabis ni pasteurs n'ont ces prérogatives, seul Dieu peut absoudre, et, à la différence de ceux-ci, il n'est dispo qu'une fois par an. Point. 

Mais puisque DK invoque l'immunité parlementaire pour l'affaire du Sofitel.. [une première, jamais une telle immunité, réservée semble-t-il à de minables histoires civiles d'emplois fictifs, escamotage ou détournements de fonds etc.. mais pas de crimes, jamais donc à ma connaissance une telle.. immunité n'avait été invoquée pour une accusation de viol et elle est fort choquante: un grand "Commis" de l'Etat pourrait-t-il impunément se prévaloir d'une sorte de droit de cuissage et ceci pendant toute la durée de son mandat? un concept?] voici une idée pour pallier les errements prévisibles qu'enfermerait une telle "exception" judiciaire.



La politique est certes un monde féroce.. mais en ce cas il faudrait avertir les gens en faisant par exemple porter à ces élus, bien visible sur le front comme les indiennes lorsqu'elles sont mariées, une sorte de pastille rouge qui dirait -"attention, non-justiciable contre lequel personne ne peut rien quoiqu'il ait fait"- afin qu'on se méfie? (lien avec "femmes-avenir")?.. Et, j'en reviens à Roch Hachana, ne pourra-t-il invoquer cette période pour refuser de causer, après tout c'est bien moins indécent que le coup du "je suis Président du FMI, je fais ce que je veux et Diallo peut aller se rhabiller", à la fois "petit" car ici il ne s'agit que d'argent et suspect car c'est un truc de procédurier assez honteux qui cadre mal avec le fond de l'affaire: en d'autres termes ça veut dire "je n'ai pas à me justifier sur ce que j'ai fait ou pas fait et je vous emmerde car je suis injustifiable injusticiable", ô que c'est beau !

Une valse à cinq temps..







ou comment j'ai baisé le grand baraqué qui sort de l'eau


moi, le "nabot" inculte et excité qu'il disait..

Il a pas fait un pli, Domi



jeudi 29 septembre 2011

Réponse à un commentaire sur Tristane Banon

A "Breitz", qui reproche à Tristane Banon d'être passée en vedette à une émission de télé plutôt connotée mondain-droite-parisianiste, bien lookée, pour raconter, sur un mode badin glamour -mais c'était la couleur de la soirée- sa tentative de viol par DSK, ce qui la décrédibiliserait.

"Nous évoluons de plus en plus dans un monde de spectacle, et, avec la démultiplication des moyens qui nous font vivre et participer à l'info en temps réel, de grand spectacle où il ne faut pas seulement être sincère et à la limite ça n'a pas d'importance, mais en avoir l'air, où il est nécessaire de savoir persuader -c'est à dire amener le public à croire- et non convaincre -par des arguments-. Cela s'apprend : nous ne sommes pas égaux devant cette disposition acquise et/ou innée et les intellos sur ce coup bénéficient d'un énorme avantage. Nafi par exemple est "mauvaise" -ce qui préjugerait plutôt de sa sincérité- : elle semble surjouer, implorer, et même à la fin, réciter.. et cependant ce qu'elle dit, si on l'analyse à froid, "tient" parfaitement. DSK, lui, élude, parle a minima, dignité mesurée etc.. en pro -parfois à double sens, par exemple lorsqu'il assure avec force "ne pas être fier de ce qu'il a fait".. ce qui peut sous-entendre une accusation insultante envers Nafi, un boudin qui l'aurait séduit, lui, Directeur du FMI trop faible pour résister même à un si peu digne personnage- dosant l'émotion à la pipette et il peut en effet troubler -juste un instant- : il a bien répété, c'est un bon acteur déjà habitué à divers rôles de compo. Tristane, trop jeune peut-être, au début, et même encore, se montre parfois maladroite voire agaçante -lorsqu'elle dit Nafi "je ne connais pas cette femme"-, lorsqu'elle répète à l'envi, candide, "pourquoi ne croit-on pas les femmes?".. -alors qu'il va de soi que c'est celui qui accuse qui doit prouver- ou affirme découvrir -à 32 ans- qu'elles "ne sont pas traitées avec justice par les hommes" ; jeune bourgeoise éduquée, elle est parfois, elle, dans le registre inverse de celui de Nafi, -cela aussi est appris, mais en le cas, c'est inapproprié- : le sous-jouage mondain distancié que les anglais appellent understatement.. qui peut aussi dérouter : une jolie fille immature bien lookée qui veut faire parler d'elle et séduire peut-on croire. Car il faut doser : trop de distance décrédibilise, trop d'invocation implorante agace, c'est un art qu'elles ne possèdent visiblement ni l'une ni l'autre -mais DSK, parfaitement-. Pourtant, ce qu'elle dit -et elle ne varie jamais si ce n'est sur le ton- est aussi parfaitement crédible : elle n'élude rien et ses maladresses-mêmes plaident plutôt pour sa sincérité.

Marie-Victorine, elle, est au contraire parfaite et peut-être aussi beaucoup plus habile. Visiblement, c'est une autre pointure: elle dit, mais à demi, nuance et se contredit certes -mais c'est sans doute le fait de nuancer et peut-être même volontaire- et l'impression de sincérité -sans passion ni haine- qu'elle donne est prégnante. Ce n'est pas un hasard si elle a emporté d'emblée la conviction de presque tous, à en juger par l'article à son sujet qui a fait plus de 10 000 vues immédiatement.

Donc au delà de la sympathie [qui semble "a priori" mais qui parfois est suscitée et calculée au millimètre par des "pro"de la com -et si c'est bien fait, on ne le devine pas-] émanant de l'une ou l'autre des parties, il faut reprendre, analyser à froid sans se laisser griser -manipuler- par le pathos -le jeu, le théâtre- les situations, les retourner -sans les images- pour voir au delà de l'habileté des postures et des didascalies, la probabilité des faits allégués. Ici, elle est flagrante."

mercredi 28 septembre 2011

Devinette

Henry VIII et Anne Boleyn sa seconde épouse, le reste vous connaissez. Je n'ai changé que la coiffe et le collier. Quelques points communs des personnages au delà de cette image, à vous de lire un peu sur le net...

mardi 27 septembre 2011

Le viol, analyse : un acte criminel "à part". Le plus difficile à juger


On a ici affaire au seul acte criminel qui en apparence ne diffère parfois en rien d'un acte naturel, d'un acte d'amour voulu ô combien, des deux côtés... dont la signification est pourtant opposée : criminel ou amoureux? L'interprétation, la séparation à effectuer entre deux gestes qui se ressemblent mais dont la signification va pourtant du zéro à l'infini réside seulement dans l'esprit, la volonté d'une partie : on en revient donc presqu'obligatoirement à la parole de l'un contre celle de l'autre.. encore plus difficile à prendre en compte du côté de la victime s'il n'y a pas eu de violence physiques mais seulement des menaces ou, plus complexe encore, une telle inégalité de situation -parfois abyssale- que, sidérée, elle a été empêchée de se défendre normalement*. En ce sens, on a pu dire que la seule victime certaine était une morte (ou un enfant en bas âge). Les magistrats sont donc contraints d'avoir recours à des hypothèses, des probabilités, relatives à l'accusé, de chercher s'il y a des précédents par exemple, (et même pour la victime). Ce flou incontournable est évidemment propice à l'erreur judiciaire a minima pour le violeur et fonde aussi la rareté des plaintes des victimes. Il faut du courage pour se lancer dans une telle aventure.

En revanche, l'agression sexuelle, souvent violente, est peut-être plus facile à démontrer (il y a des marques comme parfois pour le viol, mais ce n'est pas une preuve absolue) cependant elle est moins punie car il n'y a pas eu "aboutissement" ; là aussi, démontrer que l'inachèvement provenait d'un accident imprévu ou de la volonté délibéré de l'agresseur qui n'avait jamais eu l'intention d'aller au delà n'est pas facile.. même pour la victime ! (sauf s'il a été interrompu par un tiers et encore.) A-t-elle su se dégager par un coup bien placé ou n'était-il pas déterminé à conclure? Lui seul le sait. Il certifiera évidemment toujours (et ce n'est peut-être pas faux) que jamais il n'avait été dans son intention de violer, que ça ne lui est même jamais venu à l'esprit.. même s'il a arraché les vêtements de sa victime et si les coups assénés l'ont été par exemple en priorité sur les parties sexuelles etc.. Sa défense est toujours "je ne l'ai pas violée tout de même" et s'il a violé, "je ne l'ai pas tuée tout de même", et s'il a tué, "j'ai juste voulu la faire taire, elle n'arrêtait pas de hurler, une crise de nerf"..

Mais c'est le fait de la justice que de devoir trancher avec une marge parfois minime mais toujours existante d'incertitude, même si en ce cas extrême il lui incombe la tache délicate de départager deux gestes opposés... et semblables. (Certaines victimes n'osent parfois pas porter plainte parce qu'elles ont fini par éprouver un certain plaisir mécanique contraint, ce que leur agresseur évidemment va faire claquer au vent de son gonfalon pour les anéantir.) 

Dans le cas DSK/Banon, on peut faire entrer en ligne de compte le jeune âge de la plaignante -qui a l'air d'une gamine-, sa "naïveté" -reliée aux relations particulières qu'elle entretenait avec le mis-en-cause-, le passif de celui-ci -lourd-, le contexte -il semble courant dans le métier de journaliste qu'un VIP accepte une interview en échange de couchage-, l'âge du mis-en-cause -la différence de 30 ans joue évidemment contre lui-, et même son statut -mais là, ça peut jouer dans les deux sens, certes il a abusé de sa position mais la plaignante lui demandant quelque chose qu'il avait le pouvoir de monnayer en exigeant d'elle une prestation sexuelle, on peut supposer qu'elle l'avait implicitement accepté -ce que je ne crois pas- ou qu'elle se serait rétractée au dernier moment -mais c'est tout de même une tentative de viol-.. ou plus vraisemblablement, qu'elle ne s'attendait pas à ce qui advint -ses relations de proximité lui inspirant confiance-.

mercredi 21 septembre 2011

L'impression de pro sur la prestationTV de DSK, Jean de vallon, avocat et Lisa Friel, adjointe au procureur

"C'est le coeur qui fait l'éloquence a écrit ce bon vieux Quintilien. Il n'y avait aucune émotion transparaissant dans le propos de monsieur Dominique Strauss-Kahn hier, mais des habiletés de langage fabriquées, probablement par une agence de communication. J'avoue avoir ressenti comme un malaise devant une pièce de théâtre convenue avec une journaliste amie de la famille. L'absent, là-dedans, était finalement le coeur, peut-être à cause de trop de préparation. Et celui qui était de trop, le peuple."  Jean de vallon, avocat (lien avec son blog).

Lisa Friel, ancienne directrice de la Sex Crimes Unit (brigade spécialisée dans les crimes sexuels) à New York : "ce qu'a fait Dominique Strauss-Kahn au Sofitel de Manhattan va bien au-delà de la faute morale", (entretien au Parisien-Aujourd'hui en France de ce mercredi). Interrogée sur l'interview de DSK dimanche sur TF1, l'ex-procureur adjointe au tribunal de Manhattan relève qu'il a semblé "dire qu'il est innocent, qu'il n'y a pas de preuves contre lui et que sa victime avait menti sur tout". Or "il suffit de lire le rapport (du procureur Cyrus Vance, NDLR) pour comprendre que c'est un peu différent. Nous avons bien trouvé des preuves scientifiques, mais nous n'avons pas pu prouver ce qui s'est passé ce jour au-delà du doute raisonnable, comme on dit dans notre procédure". Elle conclut "je ne peux croire qu'elle ait inventé tout cela de toutes pièces".

mardi 20 septembre 2011

L'hypothèse qui fâche tout le monde

"Il est impossible -conclue le rapport Vance- de résoudre la question de ce qui est précisément arrivé dans la suite 2806."
Mais le "Point" entrevoit deux hypothèses. La première serait que Nafissatou Diallo ait été rapidement "indemnisée" par l'équipe DSK -cf  l'appel à l'ami incarcéré et l'argent sur les comptes-... (avec des avocats complices) la deuxième, c'est que DSK ne serait pas "condamnable": le directeur du FMI est toujours un européen (mais son second est américain), le directeur de la Banque Mondiale toujours un américain et vu l'importance de ces institutions surtout en cas de crise financière -dans les pays développés en plus- il est difficile que ces pays se retrouvent avec un des leurs condamné à 74 ans à Rikers. Face à la raison d'état, le procureur Vance aurait pu n'avoir d'autre choix que de clore le dossier dans le genre foireux. Je penche pour la seconde, étant donné les antécédents du personnage.

Sur Tristane à présent qui a osé porter plainte contre DSK, après sa prestation télé de canal +



Tristane Banon, cela lui est reproché et on le conçoit, découvre semble-t-il tardivement les différences de situation entre hommes et femmes et les injustices qui vont avec. Sans doute sa perception des choses est-elle biaisée par l'extraordinaire personnalité de sa mère, forte, belle, indestructible, du moins c'est l'impression qu'elle donne, avec évidemment le côté cour, l'absence et peut-être l'opportunisme auquel aucun politique n'échappe. Ne nous étonnons pas : il y a des jeunes comme ça dans les milieux favorisés qui n'ont connu que le côté jardin des choses, même si cela peut s'associer à un certain "abandon", parfois très bien vécu lorsque la mère de substitution est OK, parfois traumatique comme dans le cas. [Toutes les mères qui ont dû travailler durement (pas forcément pour faire carrière) doivent se reconnaître dans le portrait que la jeune femme dresse de sa mère. Le cas est pire lorsque s'y ajoute le manque d'argent, soulignons le tout de même!] Ce sont des jeunes auxquels il faut expliquer que vivre en HLM à la Courneuve et dans le 16ième, ce n'est pas du tout pareil, que gagner le SMIG (voire rien), et 100 fois le SMIG, ça change tout, que devoir demander de l'aide aux services sociaux, c'est tellement humiliant que l'on préfère ne pas se nourir, que l'alcool est là parfois pour s'évader et que cela aussi change tout, et en un mot que prendre des baffes sans manger est pire qu'en prendre le ventre plein etc...

 

Ce fut mon travail longtemps et j'ai même vécu un an une expérience absolument unique je crois dans l'EN comme prof de philo : j'avais été nommée sur deux mi-temps, mais l'un dans une banlieue chaude (et même plus que ça) et l'autre dans un grand lycée parisien avec prépa (où aurait pu se trouver Tristane). Je parlais donc à mes élèves et étudiants les uns des autres et surtout observais l'incroyable différence de leur manière de réagir aux cours et aux situations. Les seconds écoutaient, extrêmement attentifs (pas les premiers, souvent moqueurs), les yeux écarquillés (17-18 ans).. ce que les premiers savaient depuis toujours. Voici par exemple le genre de vidéo que je leur avais fait passer juste pour leur montrer : un hénorme succès. (lien)  En fait, ici, c'est la ou le prof de philo (et la mère) qui n'ont pas fait leur boulot, pour Tristane, comme le cas est fréquent : et c'est ainsi qu'on voit des jeunes de 30 ans intellectuellement tout à fait au point qui ne sont apparemment pas encore vraiment sortis de l'oeuf (et d'autres sortis trop tôt qui n'ont pas pu développer comme les premiers leurs qualités intellectuelles, essentiellement par défaut de pratique technique ou de temps -souvent ils travaillaient au marché les samedis-.)

Et c'est là où je voulais en venir : il faut alors aux premiers une grande claque dans la figure pour se mettre en "prise" avec la réalité, d'un seul coup. En une seconde, ils prennent 15 ans. De fait, si un événement assez "banal" quoiqu'évidemment traumatique (j'exagère, OK) un événement que la plupart des femmes ont hélas connu a généré un tel tsunami chez Tristane, c'est bien justement parce qu'elle n'était pas tout à fait dans le monde réel ni armée pour l'insoutenable lourdeur des choses. Une gamine? Si l'on veut, malgré (ou à cause de) son talent et humour. (Et il se trouve aussi qu'un trauma précédent du même ordre peut fragiliser encore.) Une étude reste à faire à ce sujet : combien de femmes ont-elles vécu cela au moins une fois voire plusieurs dans leur vie ? Combien en ont-elles été traumatisées, j'entends à ce point? Et pourquoi? (lien)
Dans son cas tout se complique encore puisqu'elle a déjà subi une agression sexuelle dans l'enfance de la part du mari de sa nourrice... et cela aussi lui est injustement reproché lorsqu'elle ose dénoncer DSK. Une récidiviste en somme. Avec un passé "lourd" (notons que dans ce terme on mélange victime et doleur, comme si le fait d'avoir été agressée était bel et bien une marque au fond assez défavorable pour sa crédibilité future : une agression, soit, on veut bien l'admettre mais deux bonjour les dégâts, elle exagère). Or une femme peut avoir été violée ou agressée sexuellement ET avoir eu une enfance désavantagée (notez bien que je ne dis pas défavorisée) : c'est même un cas assez général. Ca s'emboîte bien les trauma. Et les reprocher à la victime, c'est à dire lui faire grief de l'avoir été plusieurs fois comme on le lit parfois est navrant; cela revient à reprocher à un enfant qui meurt de faim de ne pas être en bonne forme physique et de se montrer en somme assez peu photogénique. (lien)


lundi 19 septembre 2011

DSK à la télé, une prestation d'acteur. De la philosophie comme opium du peuple

Ca y est, on y a eu droit, l'épisode "DSK, le retour" est bien commencé après le générique d'usage. Je ne voulais pas voir... mais j'ai vu malgré moi sur le net, difficile d'y échapper. 1 Il a maigri, son allure gros heureux hédoniste arrogant hénorme a été modifiée d'urgence, un régime sans doute, un peu de sauna, un maquillage adéquat.. 2 Costume passe muraille dont on ne peut deviner qu'il coûte 10000 dollars, 3 regard qui a perdu son côté perçant ironique, à la fois un peu éteint mais plus profond, à la Michel Droit ou Léon Zitrone interviewant la reine d'Angleterre mâtiné de Mitterrand parlant de la peine de mort, on a dû lui faire passer des cassettes en boucle genre "j'ai mûri mais le malheur rend plus grand". 4 Il semble plus petit, ne se renverse plus en arrière avec la satisfaction de celui qui se sait en tout le meilleur et 5 ne glisse plus par dessous des clins d’œil gênants. Claire Chazal est à l'aise, quoi, une fois n'est pas coutume. 6 Ne sourit pas sauf un petit coup vers la fin qui ne fait pas apparaître les dents, si rapide et retenu qu'on se demande si on a bien vu, un demi-sourire désabusé un peu triste et émouvant (il a dû s'exercer longuement.) Le reste est à la hauteur de ce qu'on supposait. Il brandit le rapport de Cyrus Vance, choisit ce qui l'arrange évidemment et s'y appuie sans arrêt, se garde d'attaquer trop hard sauf une petite erreur à la fin également. .
Lorsque l'on sait que des deux côtés l'allure (vêtements, posture, maquillage), chaque phrase, chaque mot, chaque silence, regard, intonation et didascalie sont suscités, inventés et pesés après étude et analyse -et exercices pratiques- par tout un staff (à combien de dollars?) de spé sociologues, psy, communicants, journalistes, publicitaires, créatifs etc.. ce type de prestation perd un peu de sa portée, insn'it? C'est juste un indice de ce que la vague de collègues "pensent-que-les-gens-vont-penser", de ce qu'ils supposent qui va émouvoir les quidams, ça s'appelle "faire des ménages" et c'est très bien payé, avis aux étudiants qui crèvent la faim, juste une prestation par semestre, mais bon, il y a le code de l'honneur, quoi. Le ton avait été donné il y a des lustres par Guattari qui avait compris le rôle irremplaçable de la philosophie comme opium du peuple (et fut mis au ban par la plupart des philosophes pour ce dévoiement trahison de la matière reine). 
Il y a juste un couac à la fin (le ton, la didascalie), erreur de pose (il n'en peut plus), spontanéité? qui sait, lorsqu'il dit durement (l'arrogance retenue tout le temps pointant soudain- "il n'y aura pas d'arrangement financier, il y aura le procès et ça prendra le temps que ça prendra".. aïe.. (j'ai tout mon temps et je vais faire durer), le reste était parfait (il a dû se faire disputer après, à moins que la menace sous jacente se défaussant de la ligne calme-retenue-philosophe-bon-type-au-fond-un-peu-écervelé ne soit voulue -je n'y crois pas-?)

jeudi 1 septembre 2011


Même si cette relation était consentie*, les socialo peuvent-ils se réjouir que l’un des leurs se tape, sur la moquette et en moins d’un quart d’heure, une femme de ménage noire de 30 ans sa cadette ? Aucun n’a perçu la question politique de la domination ?  

* Ce que je ne crois pas une seconde, comme les experts.

lundi 29 août 2011


DSK : Une affaire criminelle relatée et commentée par... les amis du suspect

A partir de l'excellent papier de Jelène Esnois (lien)

"C’est une première en France. Jamais un fait-divers criminel n’avait été relaté par des proches de la personne incriminée. Journalistes, intellectuels, politiques, tous les faiseurs d'opinion ont donné leur vision, leur version de l’affaire DSK, mari d'Anne Sinclair, ex journaliste à TF1. Quel que soit son dénouement, il est regrettable mais logique que personne n’ait soulevé cette étrangeté : l’information faisant état de l’arrestation d’un homme accusé de viol relatée.. par les proches du suspect!

Un exemple parmi tant d'autres, Claude Askolovitch, éditorialiste d’Europe 1 (amitié révélée dans l’ouvrage "DSK, les secrets d'un présidentiable" -Plon-) par ailleurs présent lors du diner télévisé au cours du quel Tristane Banon a fait état de son agression présumée, n’a jamais publiquement fait part de cette relation d’amitié. Il est certes normal qu'un homme politique marié à une journaliste soit ami avec nombre de ses confrères mais imaginez par exemple un instant une affaire "Christine Malèvre" commentée par des proches de l'accusée; que dirait-on? Sans comparer les deux, on peut seulement ici mettre en lumière un aspect hallucinant et masqué de ce fait d’actualité. Cela explique aussi pourquoi Tristane Banon, jeune journaliste ne possédant pas le même carnet d’adresses est sans cesse décrédibilisée dans la presse. Cf ce papier publié aujourd’hui sur le site du nouvelobs : http://leplus.nouvelobs.com/contrib...

Une question : quelle conséquence cet élément indiscutable aura-t-il sur la suite de l’affaire? [..] Un sondage sur la théorie du complot aurait-il été demandé pour un présumé violeur non ami de journalistes ? Cette thèse a-t-elle été relayée pour d’autres faits-divers de ce type ?

L’influence des médias dans cette affaire -comme dans toutes- est immense. Or ici, la presse, compte tenu de ses liens avec l’auteur présumé du crime ne peut être impartiale. Donc l’opinion française, quelque soit l’issue du procès aura été et sera bafouée."
Jélène Esnois

Note : cela explique l'incroyable différence du traitement de l'affaire par les médias trad (TV, journaux, revues) et par le net... et la liberté évidente de celui-ci par rapport à ceux-là; ainsi que la relative disqualification des premiers. Exemple, si on cherche une info, désormais, ce n'est plus dans nos journaux-repaires habituels, mais sur la toile. Fini -et à jamais- les éditorialistes phares -nos phares dans certains cas !- aux "troussage de domestique" et aux "ce n'est pas un quidam". Reste la séparation du public en 2 groupes, ceux qui ont le net et le réflexe de vérifier l'info lorsqu'il écoutent le JT et ceux qui ne l'ont pas. Mais il faut observer que les médias trad, tenant compte de ce qui file sur la toile, ont parfois dû se modérer, un paradoxe: les "pros" s'alignant sur les "quidams"! et que l'opinion est tout de même aussi faite de discussions de quidam à quidam dont l'un, plus au fait, peut informer l'autre... et qu'il y a tout de même des journalistes et des auteurs indépendants qui-ne-connaissent-pas-DSK en général moins connus que les autres mais bon...

.
Une idée à présent : de même que les médecins, lorsque, au cours d'interviews, ils vantent  des médicaments -sous couvert d'un discours scientifique (lien)- doivent à présent -en principe- faire état de leurs liens avec les labos fabricants, de même les journalistes, lorsqu'ils parlent, écrivent, interviewent ou sont interviewés sur une affaire devraient-ils obligatoirement faire mention de leurs liens d'amitié avec ceux dont il est question. Il est embarrassant en effet d'être "juge" et "partie", de "couvrir" le cas du copain avec qui on passe ses vacances, déjeune -voire à qui on doit beaucoup!- et qu'on va retrouver tel qu'en lui-même s'il est libéré, reconnaissant de votre fidélité ou ulcéré de votre trahison. Normalement, ils devraient s'abstenir. Sauf que là, il n'y aurait pas eu grand monde dans la presse trad pour la couvrir (lien)!


jeudi 25 août 2011

Les indignés arrivent. DSK aussi. Heureux qui comme Ulysse


25/08/2011 à 09h08                      liens


Les Indignés arrivent... Enfin !! cela rappelle 1789, la marche des marseillais ! Un mouvement multifocale qui tranche sur ceux d'autrefois, raides comme (je n'ose, mettons un Ds'kasse lacet), avec bureau, vote, élections, cotise, meetings (chiants parfois) ou -rarement- enthousiasmants, collages d'affiches le soir et les stencils des tracts écrits à la main (il faut appuyer très fort, au bout de 3 mn on ne sent plus ses doigts.) Des revendications à la fois évidentes et porteuses, essentielles, qui sonnent pour tous. Un courage à tout épreuve ; ils ont souvent dormi sous la pluie. Un peu d'espoir en ce monde agité (lien).



Et à part ça, des victimes du "médiator" exaspérées par la lenteur de la justice (pour des malades, entre 5 et 10 ans.. qu'ils n'ont peut-être plus devant eux ! sonnent comme un non-lieu, et de plus les expertises ne sont pas gratuites lien)... Victimes qui, écœurées par la réaction du labo qui se vante que la campagne n'ait en rien fait baisser ses ventes (lien)...  veulent à présent s'immoler par le feu devant le siège de Sanofi (lien). L'horreur, la vie : la Somalie (lien).

Mais on va avoir de quoi se distraire tout de même avec le nouvel épisode que nous attendions tous impatiemment : "DSK, le retour". Ou un complot international. (Mais pourquoi va-t-on au cinéma?) Comme chante le poète -de mémoire- : "Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la toison, Et s'en est retourné, plein d'usage et raison, Vivre en son beau pays le reste de son âge! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village, le petit jardin de ma pauvre maison.." A part "la pauvre maison", ça colle presque (lien).

Quant à Fukushima, (lien avec Guy de Halleux, "citoyen radio actif"), on en parlera demain (lien). Mais Kadhafi tout de même est enfin out, peut-être définitif.


mardi 23 août 2011

La justice américaine, une prospective de marketing


La justice américaine: le chat qui se mord la queue ou "tiens toi au pinceau, j'enlève l'échelle." (A propos de l'article de Jean de Valon, "une suspecte innocence", au sujet de DSK "blanchi" comme on l'écrit un peu hâtivement (au pénal mais non au civil.)

JUSTICE AMÉRICAINE OU LE PAUVRE EST TRANSPARENT

La justice américaine a "jugé", si l'on peut dire, en pochoir. Ce "jugement" ou plutôt ce refus d'aller au procès qui seul peut juger, de la part de Vance et pour les deux parties, laisse un malaise: l'un reste "celui qui a peut-être violé sans qu’on puisse parvenir à une certitude" et l'autre, "celle qui a peut-être menti par appât du lucre." Le viol est reconnu par les rapports médicaux seulement voilà, Vance n'ose pas le vendre. Il semble ici décider non en fonction de sa propre raison et conviction, mais de celle qu'il présume d’un jury unanime... c'est à dire de la capacité de la plaignante à persuader contre celle de l’accusé ! en évaluant sa personnalité, sa rhétorique, son talent pour l'emporter -ou celui de son avocat-, la sympathie qu'elle suscite, son allure, son passé dans les moindres détails, son entourage, ses soutiens, réseaux. Voilà! elle n'a pas "fait" le score requis contre DSK. La barre était un peu haut il faut dire ! et c’est bien cette notion de barre qui est révélatrice : eût-il été simple employé, ça passait. Si ce n’est pas favoriser les puissants !

 La victime idéale aurait été blanche, américaine, jolie, discrète, de milieu petit bourgeois impec socialement, s'exprimant bien et épouse fidèle d'un cadre. La seule question est ici : le jury va-t-il acheter? Si non, poubelle. 

C’est totalement de la prospective de marketing, c'est à dire l'opposé de la notion de justice qui est une appréciation hors toute influence paralysant la raison, de faits et d'allégations afin de trouver le vrai et restituer l'équité par la dignité restaurée de la victime reconnue telle (et partant, victime, elle ne l'est plus!*) La question ne devrait pas être "est-ce que Nafissatou Diallo saura persuader le jury qu'elle a été violée par DSK" mais a-t-elle été violée par DSK? 

Le proc suppute de ce que penseront les 12 Mr Lambda : ce n'est pas "je pense" mais "je pense qu'ils vont penser" et je m'aligne d'avance, élections obligent. Le système français où le juge, indépendant, cherche le vrai en instruisant à charge et à décharge sans souci de ce que vont en penser le buraliste, le proviseur du lycée, le patron de d'entreprise ou l'élu local est le seul qui garantisse une relative objectivité. Oui décidément, la justice en France malgré tout est meilleure. (lien avec "Le droit de travers".)

Aux USA, au lieu de rétablir une balance déséquilibrée en chargeant le plateau le plus haut, elle surcharge celui déjà abaissé. Du côté du plus fort. Cette démagogie relève aussi d’un certain mépris pour le jury : si le proc suppose qu’il sera influençable même à rebours de la logique élémentaire, de ce que disent les rapports d'experts -pour ce faire il évalue la pugnacité respective des avocats de l'un et de l'autre- il se range simplement sur le présumé vainqueur [et dans la foulée suppose le jury abruti (!)] 

Et si tout le monde se met au diapason de ce qu'il suppose que pensera tout le monde.. qui de même s'ajuste sur ce qu'ils croient que tout le monde va penser etc... il n’y a plus de pensée critique c’est à dire plus de pensée du tout. Juste une prospective de marketing. Démagogie et flagornerie. Comme l'élève à l'oral du bac qui se renseigne sur le prof de philo pour pouvoir lui servir CE QU'IL SUPPOSE QUE CELUI-CI VEUT ENTENDRE. Ce n'est ni de la justice ni de la philosophie.

Celui qui aura su le mieux naviguer et persuader gagnera à tous coups. A votre avis, qui? Riches, démunis, beaux, moins beaux, brillants, naïfs, solides, malades, as de la sophistique, instruits, analphabètes, ayant tel passé, nous ne sommes pas "égaux" devant la société et la justice a justement pour rôle de remettre la balance à l'horizontale. Un plaignant issu de classe défavorisée et même d’un pays en guerre, moins charismatique, moins attractif, moins "proche" du jury culturellement, moins facile à comprendre, auquel on aura peut-être du mal à s'identifier aura donc à tous coups perdu ses chances d'obtenir le procès qu'il implore.

S'y ajoute que le pauvre est transparent, soumis aux regards des administrations, des voisins; on sait tout de lui, s'il s'énerve, s'il s'entend bien avec sa femme, s'il couche avec et quand, si elle jouit, s'il peine à se lever le matin, s'il manque le boulot ou se trouve au chômage, de quoi il vit, quelle voiture il possède, s'il a des contraventions impayées, des dettes au fisc, des aides, combien de douches il prend, s'il a tendance à boire un coup, si ses enfants réussissent, s’il a des antécédents, il ne peut rien cacher. Tandis que dans une maison individuelle entourée d'un parc et de hautes grilles, l’autre est tranquille et si par hasard quelque chose filtre, même du lourd, menaces, argent, il fera taire, et c'est lui qu'on croira ou feindra de croire. 

Une observation: Nafi Diallo a été interrogée sans relâche jusqu'à ce qu'elle éclate en crises de nerfs durant lesquelles, elle, souriante, d'humeur toujours égale de l’avis de tous, finit par se rouler à terre en hurlant. Qu’est-ce qui s’est dit, qui lui a été dit pour la conduire à ce point de désespoir ? L’a-t-on respectée dans son être ? Le résultat semble prouver le contraire. Imaginez, après un viol ici en technicolor ce que l'on peut ressentir lorsqu'on voit toute son existence étalée à plat sans aménité, épluchée, qu'on doit subir un flot roulant de questions suspicieuses masculines intimes, obscènes, durant des heures : de fait, il lui est arrivé de rater des RV et le cercle est bouclé : si elle fuit, c'est bien qu'elle a quelque chose à se reprocher. Pardi.

Et en effet, pour survivre en temps de guerre, on peut mentir : rappelons qu’elle a naïvement "menti" sur la manière dont elle a été violée en Guinée mais qu’elle a été violée tout de même et que si elle pleure, c’est à bon escient.. Oui on peut "mentir" pour survivre et les leçons de morale infligées par ceux qui ont toujours vécu en période de paix aux victimes de tels crimes frisent l'indécence. En temps de guerre, on peut bien pire encore! Doit-on pour autant subir ensuite n’importe quel dol sans pouvoir obtenir justice ? Y aurait-il un permis d’ester comme un permis de conduire ? Aux USA, oui.

* LE PARADOXE DE LA SITUATION DE VICTIME EST QUE CELLE-CI CESSE DE L’ÊTRE DES QU'ELLE EST RECONNUE TELLE PAR LA SOCIÉTÉ, COMME SI LE GROUPE SOCIAL LUI AVAIT RESTITUE SA DIGNITÉ EN ABSORBANT SON DOL, EN PRENANT SUR LUI ET A SA PLACE SON HUMILIATION, EN CAS DE VIOL NOTAMMENT. SI LES VICTIMES SE BATTENT AUTANT POUR ÊTRE RECONNUES (LA SITUATION N'AYANT A PRIORI RIEN D'ENVIABLE), C'EST JUSTEMENT POUR NE PLUS L’ÊTRE ENFIN, ET POUVOIR VIVRE AUTREMENT, COMME TOUT LE MONDE.


Blanchi ? Non, relaxe au bénéfice du doute, ce qui n'est pas pareil



 Le procureur de New York abandonne donc les poursuites à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn.
"Les doutes sur la crédibilité de la parole de Nafissatou Diallo lui laissent en effet peu d’espoir d’emporter l’unanimité des douze jurés si un procès devait se tenir. Or, contrairement au droit français qui n’exige qu’une majorité de voix à l’issue des débats en cour d’assises, une condamnation au pénal ne peut être obtenue à New York que par un jury unanime, convaincu "au-delà du doute raisonnable" de la culpabilité de l’accusé. C’est ce que l'on appelle en France une relaxe au bénéfice du doute, sauf qu'ici les poursuites sont abandonnées avant le jugement. Immédiatement, en France, les amis de Dominique Strauss-Kahn  se répandent en déclarations selon laquelle l'innocence de leur champion a été reconnue. Ce n'est pas exact : son innocence aurait été reconnue si elle avait été affirmée par un jugement. Ici le procureur estime seulement il n'arrivera pas à faire condamner Dominique Strauss-Kahn et abandonne, pour cela, les poursuites. Partout les juristes préfèrent un coupable en liberté qu'un innocent en prison. Simplement il y a des moments où la décence conduirait à garder un  profil bas. Entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, il y a eu  rapport sexuel. Du sexe entre un directeur du FMI et une simple camériste dans des circonstances qui resteront inconnues. C'est tout ce que l'on peut dire et il est intellectuellement coupable d'en dire plus. Il n’y a rien de très glorieux là dedans. Egalement publié sur mon blog.

dimanche 21 août 2011

Franc comme un âne qui recule

           Reprise d'une image du "post" ici remercié


Commentaire (mien) à l'article qui part du principe que tout est fini,
DSK innocenté en partie etc.. 

"Cessez de faire comme si les dés étaient joués, rien n'est décidé ! Quant à son éventuel retour (ce serait l'épisode "DSK, le retour") son image est tout de même bien écornée (euh, mot mal choisi) même si comme l'observe l'avocat américain, il y aura évidemment des hommes de 62 ans pour envier sa... comment dire ? sa "tonicité physique excessive" dirons nous soft. On devrait l'étudier d'ailleurs à la fac de médecine, il nous donnerait peut-être d'excellentes info sur un sujet dont on parle peu, l'andropause (alors qu'on parle beaucoup de ménopause). Que mange-t-il? Combien d'heures dort-il ? Quel est le nombre de ses leucocytes T2 ? éosinophiles? Ses maladies infantiles? L'état de sa prostate? Son ARN messager? etc.. Il est intéressant sur ce point : à l'âge ou beaucoup d'hommes connaissent, disons... une panne d'ascenseur, il leur donne un espoir inouï. On pourrait faire des pilules avec ses ongles ou ses cheveux, sûr que ça se vendrait mieux que les cornes de rhino." 

Agression sexuelle, viol, acte sexuel criminel, mise au point : l'homme est quasiment le seul animal qui viole.

Mandingo*, un mythe fondateur

Le viol n'a rien à voir avec la sexualité, contrairement à ce qu'il figure: c'est un acte de prédation, un acte de guerre qui vise non seulement une cible mais aussi et surtout son entourage. Il est utilisé comme tel dans tous les conflits armés (ou non), mais c'est le cas même dans les affaires privées. Par exemple un tiers concernent des hommes (et sont les plus meurtriers) alors que les violeurs ne sont pas homosexuels voire homophobes. C'est un acte de terrorisme au sens strict, une offense punitive, symbolique, exemplaire, la pire. Un acte de castration. L'homme violé sera ensuite "détruit" en tant que mâle et ne pourra plus désirer ni être désiré par une femme pensent les violeurs. Ses prémisses archaïques (et pratiques) sont génocidaires. Une femme violée elle aussi, risque de devenir objet de répulsion, de ne plus jamais avoir d'appétence ni de vie sexuelle, d'être mise au ban socialement voire dans certains cas exécutée par les siens pour laver le groupe de la "honte" infligée si on suppose qu'elle était consentante. [Ainsi la belle Lucrèce, accusée par Tarquin son violeur de l'avoir provoqué, pour prouver son innocence, s'égorgea-t-elle devant l'aréopage qui la jugeait.] Fait peu connu, beaucoup deviennent ensuite stériles. S'y ajoutent parfois des grossesses imposées pour aggraver encore la souillure : elle sera alors celle qui porte l'enfant de l'ennemi, à jamais salie. Par exemple au Vietnam, après la victoire des vietcongs, les mères d'enfants eurasiens étaient souvent maltraitées jusqu'à la mort car il était presque toujours supposé qu'elles avaient été consentantes ou prostituées. Quant aux petits, symboles de leur trahison, laissés sans soins, ils mourraient bien souvent. Certaines parvinrent à se tirer d'affaire en les abandonnant, en fuyant dans des campagnes et furent alors vouées à épouser n'importe qui voulait bien d'elles, souvent des paysans veufs âgés chargés d'enfants profitant de l'aubaine.. et à devenir à jamais leurs esclaves ménagères, agricoles, sexuelles et reproductrices, sans avoir le droit de quitter le village voire de sortir. L'une d'entre elles, lorsque son fils (français, médecin) l'a retrouvée, a récemment témoigné : les onze enfants qui avaient suivi et sa vie de misère et d'opprobre ne l'avaient pas empêchée de le rechercher (mais après la mort de son mari qui lui interdisait tout contact avec l'extérieur et la battait), en vain.

Les victimes, contrairement au poncif, n'ont parfois rien de sex symbol. Elles peuvent être âgées, usées, peu attirantes et la question n'est pas là : ce qui intéresse le violeur, c'est le viol et nullement sa "cible". Le plaisir est souvent secondaire ou alors relié à l'action de prédation. (On pourrait le comparer à un kleptomane qui vole sans discernement un stylo ou un Louis d'or, qu'importe, c'est toujours un trophée, la marque de sa possession). La théorie de la pulsion irrésistible envers une femme provocante ou "canon" est du pipeau. On voit souvent des violeurs en série habitués à des "tops" (leur épouse parfois) s'attaquer à l'occasion à des femmes simples peu sexy et l'argument qui assure que "ce n'est pas possible, il aurait pu s'offrir mieux" ne vaut pas. (Un boulimique compulsif dévorera aussi bien un plat de chez Maxim's que des pommes de terres à l'eau.)

Cela explique aussi qu'un violeur peut tout à fait être sexuellement "normal", ainsi en attestent souvent leurs compagnes (qui ne mentent pas, ou pas toujours) insoupçonnable, sauf lorsque sa position sociale le met à l'abri pense-t-il de toute rétorsion médiatique, financière ou judiciaire (princes, puissants, les exemples historiques sont pléthore, Tarquin le Superbe, Henry VIII, Pierre le Grand etc.) Là, plus de limites, le Prince seul décide et la notion même de viol semble vidée de sens (c'en est un tout de même) car l' "élue" ne peut qu'accepter sous peine de mort.. voire tenter de faire ce jeu.. une mort qui de toutes manières la guette parfois au tournant si elle a failli à sa mission, à l'exemple d'Anne Boleyn décapitée trois mois après son accouchement d'un fils mort-né. .

Il semble que le pouvoir absolu, soit perso (celui du chef de guerre, du Roi), soit, par ricochet, celui ses séides (les soldats) génère (cause ou conséquence?) une déviation de la pulsion sexuelle, devenue (comme le reste) simple outil de pouvoir... le pouvoir qui a dévoré l'être jusqu'à la part la plus intime de celui-ci, la pulsion sexuelle ou amoureuse, devenue comme tout, objet d'usage pour le nourrir. Cela explique également que le profil du violeur peut être fort différent, sexuellement boulimique, au contraire quasi impuissant ou peu intéressé par le sexe: cela n'a rien à voir, tout comme il peut être blanc, noir, jeune, âgé, religieux, anti religieux etc. On n'est pas, plus, dans une dimension sexuelle mais de déviance prédatrice parfois sadique (ou pragmatique, lorsqu'il s'agit juste de procréer un fils) ; une affirmation de soi perverse qui semble aller "de soi" sans aucun recul rationnel ni affectif. Idéologiquement, il peut aussi être de droite comme de gauche, raciste ou non etc. Le violeur compulsif est un être clivé.

L'animal en principe ne viole pas car la pulsion sexuelle chez le mâle est conditionnée par l’œstrus. Mais il y a un effet pervers à cette "incapacité", chez les grand fauves par exemple : il peut tuer les petits de "veuves" isolées (dont occasionnellement il a massacré le mâle) afin de déclencher l’œstrus et s'assurer de sa propre descendance. Plus sioux, les félins. Cela ne marche pas à tous les coups car les femelles défendent, la plupart du temps avec succès, leur portée. Ils devront donc attendre la fin de l'allaitement pour s'accoupler et "supporter" des petits qui ne sont pas leurs ("élever" serait impropre car dans ces espèces, c'est la femelle qui nourrit la famille.) La pulsion sexuelle est axée sur la reproduction des gènes, et le pouvoir que recherche le mâle est simplement celui de les transmettre.. ce qui chez l'homme fut/est sans doute le cas à l'origine mais ne se voit en acte que dans les cas extrêmes de pseudos génocides* (exemple des viols plus "organisés", plus sophistiqués dans les Balkans où des musulmanes furent obligées de porter les enfants de leurs violeurs après que ceux-ci aient massacrés "leurs" hommes.) Chez l'homme (pas chez l'animal), le comportement archaïque symbolique prévaut toujours sur le pragmatisme : le viol en est la preuve, qui existe même s'il n'est nullement question pour le violeur de se reproduire.

C'est en ce sens que le viol est et doit être puni durement, même s'il participe d'une personnalité clivée et disons, dérangée, car il permet et porte en germe des dommages collatéraux pas forcément visibles de l'extérieur mais qui s'étendent à tout l'entourage de la victime et constitue les prémisses de génocides. L'histoire le montre à l'envi (il n'est pas question ici évidemment de prendre exemple sur ces atrocités.) Les blancs sudistes l'avaient parfaitement compris qui le punissaient de manière atroce, cf le cas de Mandingo, bouilli vivant devant les siens -Mandingo qui du reste n'était pas un violeur !- un exemple pour un autre : ayant malgré lui prouvé qu'il était homme et non animal (sa maîtresse venait d'accoucher d'un enfant métis dont il était le père, aussitôt étouffé par le médecin horrifié) il convenait pour le maître de restituer les choses à leur "place" par l'acte le plus atroce qu'il se pût afin qu'aucun autre esclave ne s'avisât qu'il était homme comme lui donc susceptible de se reproduire comme lui (avec sa femme occasionnellement). Notons que des métis étaient pourtant pléthore, issus d'esclaves noires violées par le maître blanc. Dans ce cas de figure archétypique, la femme n'étant considérée que comme réceptacle, il s'agit bien d'une lutte pour la transmission de gènes et de gènes du mâle seul. Le viol est donc historiquement lié à une notion fautive du rôle des femmes dans la reproduction. Que cette thèse se heurtât à la réalité, car les enfants du maître et d'une esclave étaient tout de même métis ! importait peu, l'idéologique comme toujours primant sur la logique.
Le maître pouvait (et même devait, c'était une preuve de virilité et de bonne santé) coucher (violer) ses esclaves et les féconder était encore mieux tandis que la réciproque était un acte de lèse-majesté ou plutôt lèse-gènes puni de mort. Ensuite, à son bon plaisir, ses enfants pouvaient être considérés comme esclaves au même titre que leurs mères (voire vendus) ou au contraire, surtout s'ils étaient clairs, élevés presqu'à l'égal des autres, instruits etc. De même, historiquement, l'adultère considéré comme "crime" (même pas un viol, bien qu'il fût considéré comme tel) envers des reines ou des femmes de haut rang était puni d'émasculation et autres horreurs publiques. Ces atrocités montrent que les hommes ne s'y étaient pas trompés, le "viol" est (ou figure) bien le crime de "guerre" (génocidaire) le plus terrible qui soit, un acte de pouvoir concernant une lignée, une ethnie, un groupe social à anéantir. Celui qui a le pouvoir "peut", ce n'est même pas un viol (parle-t-on de viol lorsque de petites esclaves étaient "invitées" dans la couche du maître ?) celui qui ne l'a pas, non.

[*Cela se passe dans une plantation ou plutôt une "ferme d'élevage" au moment de l'interdiction de la traite (!) Un jeune fermier amoureux d'une esclave, contraint d'épouser la fille d'un planteur, la délaisse et l'humilie. Désespérée, celle-ci maltraite sa favorite qui ne lui en dit rien de peur de subir pire encore; lorsqu'il le découvre, il se venge durement, enferme sa femme etc. Folle de jalousie, pour se venger à son tour, celle-ci "viole" Mandingo (le menaçant de le dénoncer.. pour "viol" s'il se refuse!) se trouve enceinte et accouche d'un bébé métis (immédiatement tué ainsi qu'elle-même).]

Les choses ont-elles vraiment changé? Sur le fond, non : un puissant peut tout se permettre, du moins le croit-il (mais il peut se tromper.) Oui pourtant grâce aux mouvements de femmes, de noirs, à la prise de conscience.. Mais l'effet pervers des DI accordés aux victimes figurent malgré tout une sorte de prostitution forcée, ce qui sera à tous coups pointé par les violeurs et leurs séides : "pute", l'insulte suprême, la victime devenue objet d'opprobre. C'est par l'argent qu'elles subiront cette humiliation ajoutée. De plus, les DI, figurant une contravention pour stationnement interdit, minorent l'acte, transforment son sens. Peut-être n'y a-t-il cependant pas d'autre solution, l'argent étant au bout du compte hautement dissuasif (en plus de la prison, qui n'en est pas une également (lien.)

mardi 2 août 2011

Une main qui parle

Et qui dit ma foi assez clairement : "pas touche, espèce de satyre". Marrant. 
Ce qui signifie que "certaines choses" étaient connues de tous et partout. La honte.

lundi 1 août 2011

Une analyse intéressante 9609 lectures puis couic, les mystères du Post (si bien qu'à présent que je l'ai repassée, il y en a encore 600, donc 13000 en tout-)

Nafi et Marie-Victorine, l'une est bourge et souriante, coiffée-lookée perfect ; l'autre, lower classes, plus nature, a quelques kilos en trop et le visage et les yeux gonflés (anti-dépresseurs?) mais tout de même... Hypothèse : mal réveillé, DSK se serait-il cru projeté il y a dix ans lorsqu'avec Marie-Victorine etc etc?

Cette analyse de sa part est ce qui a été écrit de plus intéressant et sans doute de plus juste sur le personnage : on a ici un éclairage qui concilie à peu près toutes les thèses. Un "passionné" (ou disons "passionné par le sexe" plus que par une ou l'autre) parfois jusqu'à la violence qui joue de son charme la plupart du temps mais, ne comprenant pas que "non" veut dire "non" tant il est accoutumé à ce que, non seulement on ne lui résiste pas mais qu'on soit "flattée" de son "intérêt", fût-il provisoire et futile, qui peut dériver. Un narcissique infantile en somme qui ne mesure pas ce qu'il fait, ce qui débouche comme toujours sur deux analyses opposées, un amoureux incapable de faire "ça" pour ses proches ou celles qui ont eu en retour "l'étincelle" comme dit MV...  un "violeur" pour celles qui ne l'ont pas "eue". Il est hélas possible qu'il ne se soit pas comporté envers Nafi comme envers MV (fille d'un ami et camarade) ni envers Tristane (fille d'une amie et camarade voire plus), sachant en bon "politique" graduer ses "passions" ou plus exactement pulsions.

Extraits. [Note : peut-être briefée, elle s'exprimera fort différemment ensuite -récemment- mais cette interview là, plus précise, rend un son particulièrement "vrai" et surtout nuancé, dans ses contradictions mêmes, surlignées. Les éléments qui ressemblent à ce qu'ont déjà indiqué Tristane et Nafi sont en italique.]

"Oui, c’est incroyable, mais en même temps, il est ce qu’il est !" … je me suis demandé si Dominique était devenu stupide avec l’âge…

C’est un homme qui aime le sexe, qui a un gros appétit sexuel, qui aime les femmes, donc, qu’effectivement, il est peut-être allé un peu trop loin, beaucoup trop loin. Dans son esprit, il doit être intimement persuadé de ne pas être coupable. Même si des éléments matériels parlent contre lui. Via ses avocats, il a d’abord nié, puis il a admis la relation sexuelle de manière consentie. Quand j’ai lu les premiers articles dans la presse américaine, contenant par exemple le détail qu’il aurait pris sa présumée victime par-derrière, cela m’a poussée à croire cette femme."

Elle parle de leur rencontre, un coup de foudre pendant qu’il parlait en réunion. Elle décide de partir, il la retient. 

"Vous partez? Mais il faut que vous m’appeliez!" Nous avons alors échangé nos numéros. Et une heure après à peine il m’a appelée. On a conclu de se revoir l’après-midi même... au bar d’un grand hôtel... On savait tous les deux ce qui allait se produire, il n’y avait pas de doute … On est allés dans une chambre… Avec l’éducation que j’avais reçue – j’ai été en internat chez les sœurs – je n’aurais jamais imaginé ça. J’avais 23 ans, lui 47. On est restés longuement au lit. Il a quitté l’hôtel vers 19 h…

La relation était intense. Physique. On a été tous les deux stupéfiés par cette intensité, cette alchimie entre nous. Un regard suffisait. Ça s’est terminé juste après Yom Kippour, à la fin du mois d’octobre. Entre-temps, il était devenu ministre." (Note : est-ce l'ambition qui l'aurait poussé à sacrifier une jeune maîtresse devenue encombrante? Sa "passion" s'accommoderait-elle de mise en "stand by" lorsque les circonstances l'exigent?)

Sur leur rupture, la dernière dispute :
"J’étais dans un sale état, bouleversée et triste. Puis j’ai vu que mon pull s’était déchiré et que je m’étais blessé la main lors de notre dispute dans un mouvement involontaire. Je ne me souviens plus des mots qu’on a échangés ce soir-là, mais quand mon amie m’a vue arriver, elle m’a trouvée dans un piteux état."

Sur sa tentative de suicide :
"J’avais pris des médicaments, c’est encore flou dans ma tête. C’était quelques semaines après... j’étais blessée. Il m’avait vraiment fait mal. Mais ce sont des choses qui arrivent dans tous les couples. Je ne lui ai jamais demandé de quitter sa femme. Vous savez,quand vous vous retrouvez dans ce genre de relation.. voir que l’homme que vous aimez est ce qu’il est, qu’il mène une vie où vous avez peu de place, ça fait mal. Quand vous allumez la télé, vous avez son image. Vous ne pouvez plus fuir sa présence. Elle est là et vous torture. Je me sentais seule. Je ne pouvais en parler à personne

Quand je me suis réveillée à l’hôpital de Gonesse, M. Pupponi, le maire de Sarcelles, était à mon chevet. Je me souviens lui avoir parlé quelques minutes en lui demandant ce qu’il faisait là. Il m’avait répondu que Dominique voulait juste savoir si ça allait. J’imagine que mon père avait dû l’appeler aussi et qu’ils avaient dû avoir ensemble une conversation assez salée…

Il peut être très manipulateur. Je n’ai pas l’impression qu’il l’était avec moi, il ne m’a jamais forcée et j’assume complètement. Mais la manipulation n’est pas quelque chose qui me surprend chez lui. Il suffit de regarder par exemple les liaisons qu’il a eues ou de se remémorer cette lettre de Piroska Nagy, lorsqu’elle dit: "J’avais le sentiment que j’étais perdante si j’acceptais, et perdante si je refusais." Il y a clairement manipulation ou chantage."

Sur son avortement durant sa liaison
"Je refuse de parler de ça. Il y a des choses qui doivent rester entre deux personnes, et Dieu."

Sur ses pratiques sexuelles et la violence :
"C’est quoi la violence? Un homme qui vous plaque au mur et qui vous embrasse, c’est violent? Il y a violence et violence. Pour moi, ce n’était pas violent. Il ne l’a jamais été avec moi. Ni physiquement ni verbalement. Je considère notre relation davantage comme de la passion... Nous étions dans une relation consentie. Donc, même s’il l’avait été dans l’intimité, ça ne regarderait que nous."

Sur Nafi 
"Je pense qu’il y a eu une relation entre eux, une relation forcée. Je ne sais pas s’il s’agit de viol. C’est un homme qui est physique, donc il est tout à fait possible qu’il ait étreint cette femme de façon brusque ou brutale. Mais on en revient toujours à la même question: qu’est ce que la définition exacte de la violence? Dominique m’a étreinte parfois de façon brusque, mais, pour moi, c’était de la passion, pas de la brutalité. Cette femme dit qu’elle a lutté, je veux bien la croire. Mais ça m’étonne un peu, car… Dominique n’est pas le genre d’homme qui a besoin de forcer. C’est là que la manipulation séductrice intervient peut-être. La force n’est pas le moyen qu’il utilise… Il utilisera le charme, définitivement, mais pas la force…"

Même si on lui résiste?
"Je ne peux pas répondre dans le sens où je ne lui ai jamais résisté. Il ne m’a jamais forcée à faire des choses que je ne voulais pas faire. Je dirai qu’il est plus charmeur que violent. Je ne roule pour personne et sûrement pas pour cette femme que je ne connais pas (lien).


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