lundi 23 mai 2011

Affaire DSK : un peu d'éthologie

 


Chez l'animal, les mâles au statut social élevé ont tendance à sécréter plus de testostérone et à adopter un comportement plus agressif. De même pour l'homme. (Rien de machiste ici : chez les femelles, c'est la progestérone qui agit de la même manière.) Si les faits reprochés à DSK sont avérés, ils pourraient illustrer une relation explorée depuis des lustres tant chez l’homme que chez l’animal mais peu publiée, puritanisme oblige.


Hormones et statut social. Chez les singes, à mesure que s’instaure une hiérarchie, des modifications hormonales apparaissent. La position dominante s’accompagne très souvent d’une élévation du cortisol, l’hormone du stress (en anticipation des conflits auquel il doit faire face sans arrêt) mais aussi de testostérone associée à l’agressivité... et à la sexualité. L'hyper sexualité serait donc un artefact relié à l'effet connexe d'une hormone produite en quantité lorsque le besoin s'en fait sentir. D’autres changements biologiques importants y sont aussi associés. Chez la souris, un statut social élevé s’accompagne d’une augmentation de dopamine, un autre messager chimique associé à la réactivité, ce qui entraîne une augmentation de ses récepteurs et génère là aussi une hyper agressivité. Lorsqu’une souris dominante déroge de sa position, ses récepteurs de dopamine décroissent : pour sa sécurité, elle réduit ainsi sa réactivité (le dominant ne supporte pas l'opposition). Ainsi y a-t-il inter réaction : l’adaptation du comportement entraîne des changements biologiques nécessaires selon les moments (mais parfois d'autres non nécessaires) changements qui ensuite soutiennent et renforcent la nouvelle posture etc. Cercle vicieux parfois rompu de manière imprévue... et dramatique. Ainsi un "gain" de position est-il parfois aussi traumatique qu'une brutale chute lorsque la biochimie du corps n'a pas pu s'adapter à temps. (Chez les hommes, ce sont les médicaments qui parfois pallient ces variations exogènes.)


Chez l'homme, on a la même association entre le taux de sérotonine et le statut social, les hommes ayant le plus de testostérone ayant tendance à adopter un comportement dominateur parfois accompagné d’agressivité. Mais comme chez le singe, l'hormone répond aussi au statut social et le fait de devoir entrer en compétition avec d’autres pour une position affecte son niveau : dans un premier temps, elle s'élève chez les compétiteurs avant le challenge (une élection par exemple) et ensuite continue de croître chez le vainqueur (l’homme politique qui a été élu), reste chez lui à un haut niveau, (avec les conséquences que l'on a vues) mais par contre diminue chez le vaincu. Cela pourrait expliquer pourquoi de nombreux politiques de premier plan multiplient les conquêtes féminines (ou le tentent), parfois de manière prédatrice, un comportement connu et documenté mais passé délicatement sous silence en France.

Cela pourrait répondre à la question du "trop-plein" de "vitalité" chez un homme de 62 ans (mon âge!) gros travailleur de surcroît... qui quitte sa femme l'après-midi (dont il est amoureux "comme au premier jour" dixit, OK on a pigé) prend l'avion pour NY et une chambre à l'hôtel (?) selon l'accusation agresse sexuellement Ophélie (qui ne s'est pas laissée faire sans lutter), nettoie sans doute fissa ses griffures, file déjeuner avec sa fille, tente de reprendre l'avion pour Paris (il a RV avec Merckens à Berlin, ce n'est pas le plus court mais bon), et se permet encore dès qu'il entre... de draguer l'hôtesse en ces termes de gentleman (quel beau cul dit-il à voix haute) etc.

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