jeudi 29 septembre 2011

Réponse à un commentaire sur Tristane Banon

A "Breitz", qui reproche à Tristane Banon d'être passée en vedette à une émission de télé plutôt connotée mondain-droite-parisianiste, bien lookée, pour raconter, sur un mode badin glamour -mais c'était la couleur de la soirée- sa tentative de viol par DSK, ce qui la décrédibiliserait.

"Nous évoluons de plus en plus dans un monde de spectacle, et, avec la démultiplication des moyens qui nous font vivre et participer à l'info en temps réel, de grand spectacle où il ne faut pas seulement être sincère et à la limite ça n'a pas d'importance, mais en avoir l'air, où il est nécessaire de savoir persuader -c'est à dire amener le public à croire- et non convaincre -par des arguments-. Cela s'apprend : nous ne sommes pas égaux devant cette disposition acquise et/ou innée et les intellos sur ce coup bénéficient d'un énorme avantage. Nafi par exemple est "mauvaise" -ce qui préjugerait plutôt de sa sincérité- : elle semble surjouer, implorer, et même à la fin, réciter.. et cependant ce qu'elle dit, si on l'analyse à froid, "tient" parfaitement. DSK, lui, élude, parle a minima, dignité mesurée etc.. en pro -parfois à double sens, par exemple lorsqu'il assure avec force "ne pas être fier de ce qu'il a fait".. ce qui peut sous-entendre une accusation insultante envers Nafi, un boudin qui l'aurait séduit, lui, Directeur du FMI trop faible pour résister même à un si peu digne personnage- dosant l'émotion à la pipette et il peut en effet troubler -juste un instant- : il a bien répété, c'est un bon acteur déjà habitué à divers rôles de compo. Tristane, trop jeune peut-être, au début, et même encore, se montre parfois maladroite voire agaçante -lorsqu'elle dit Nafi "je ne connais pas cette femme"-, lorsqu'elle répète à l'envi, candide, "pourquoi ne croit-on pas les femmes?".. -alors qu'il va de soi que c'est celui qui accuse qui doit prouver- ou affirme découvrir -à 32 ans- qu'elles "ne sont pas traitées avec justice par les hommes" ; jeune bourgeoise éduquée, elle est parfois, elle, dans le registre inverse de celui de Nafi, -cela aussi est appris, mais en le cas, c'est inapproprié- : le sous-jouage mondain distancié que les anglais appellent understatement.. qui peut aussi dérouter : une jolie fille immature bien lookée qui veut faire parler d'elle et séduire peut-on croire. Car il faut doser : trop de distance décrédibilise, trop d'invocation implorante agace, c'est un art qu'elles ne possèdent visiblement ni l'une ni l'autre -mais DSK, parfaitement-. Pourtant, ce qu'elle dit -et elle ne varie jamais si ce n'est sur le ton- est aussi parfaitement crédible : elle n'élude rien et ses maladresses-mêmes plaident plutôt pour sa sincérité.

Marie-Victorine, elle, est au contraire parfaite et peut-être aussi beaucoup plus habile. Visiblement, c'est une autre pointure: elle dit, mais à demi, nuance et se contredit certes -mais c'est sans doute le fait de nuancer et peut-être même volontaire- et l'impression de sincérité -sans passion ni haine- qu'elle donne est prégnante. Ce n'est pas un hasard si elle a emporté d'emblée la conviction de presque tous, à en juger par l'article à son sujet qui a fait plus de 10 000 vues immédiatement.

Donc au delà de la sympathie [qui semble "a priori" mais qui parfois est suscitée et calculée au millimètre par des "pro"de la com -et si c'est bien fait, on ne le devine pas-] émanant de l'une ou l'autre des parties, il faut reprendre, analyser à froid sans se laisser griser -manipuler- par le pathos -le jeu, le théâtre- les situations, les retourner -sans les images- pour voir au delà de l'habileté des postures et des didascalies, la probabilité des faits allégués. Ici, elle est flagrante."

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