jeudi 26 mai 2011

La Guinée BCBG (Bénis -ceux de - la Compagnie de Bauxite Guinéenne)

La Guinée de Nafissatou, côté jardin et côté cour (lien)..


A gauche, une jeune femme peule, (l'ethnie de Nafissatou) les anciens rois de l'Afrique dit-on dont sont peut-être issus certains pharaons d'Egypte (lien) ; au centre, la reconstitution du visage de Néfertiti et à droite, la statue de Ramsès II. Les trais en effet semblent parents.

Les pharaons, d'origine peule ou totsi? Peut-être. Une certaine parenté dans la langue en tout cas (peule et totsi). Eux aussi malmenés, considérés comme autrefois reliés aux colons blancs qui s'étaient appuyés sur eux (diviser pour régner), une "élite" (dixit leurs ennemis, sans doute un peu fantasmée) à présent haïe, les "juifs" de l'Afrique noire et comme tels, persécutés. Certains sites les menacent ouvertement de leur faire subir le même sort que les totsi au Rwanda. Un inconvénient que les juifs n'avaient pas: leur apparence physique les distingue nettement des autres ethnies (élancés, plus clairs, aux traits nettement caucasiens : Amado Hampathé ba, le philosophe, peul, et avait les yeux d'un bleu azur particulièrement frappant.) Ambiance.

des plages désertes.. Mais aussi...

Une misère effroyable et la corruption puissance n. Explication.


LA GUINEE, UN PAYS "BCBG"

Le peuple, les artistes et les étudiants et la faim
C'est un artiste qui parle. "On souffre se désole Kayaman Rasta, rappeur équato-guinéen en marge d'un festival international. On vit toujours pareil (ndlr, malgré le nouveau gouvernement) en chute libre : il faut chercher à manger chaque jour" explique celui qui s'enorgueillit de "huit ans de carrière nationale et internationale déjà" mais qui ne lui permettent toutefois même pas de "s'acheter du pain". Idem pour l’élite intellectuelle. Au grand rond point de Foulaya surnommé "le carrefour des Lamentations" des jeunes, par groupes, au milieu de la chaussée, arrêtent les voitures pour supplier les chauffeurs et passagers :"Nous avons faim", "ayez pitié de nous" etc. Non seulement nous étudions dans des conditions dramatiques, mais, nous ne sont même pas sûrs d'être embauchés après.

Un pays richissime pourtant mais colonisé et "bécébégisé"
Et cependant… La compagnie des bauxites de Guinée, CBG, la plus grande du pays, exporte plus de 14 millions de tonnes/an sur une production annuelle de 17 millions, d’une teneur avoisinant 55%, bien au-dessus de la moyenne mondiale (37% en Jamaïque et 36.5% en Australie, respectivement 2ème et 3ème exportateurs après la Guinée). Mais le peuple n’en profite pas, ni même le pays : alors qu’une tonne de bauxite fournit plus de 200 kg d’aluminium vendus entre 270 et 372 dollars, elle se négocie en Guinée entre 20 à 24 dollars seulement, et pire, de gré à gré : le prix n’est jamais publié de façon officielle.. Ce qui évidemment est propice à toute corruption… D’autre part, le million de dollars/an que verse la CBG au titre des 0.4%  de contribution au développement local est immédiatement mis en coupe réglée par les déprédateurs.. au seul bénéfice de dirigeants et des actionnaires. Une affaire rentable qui conduit ses bénéficiaires décideurs à maintenir le statut quo reléguant le pays au seul rang de producteur pour ne pas tarir la manne, même si le peuple (et à terme tout le pays) en périt.

Avec la bénédiction des "Bénis Guinée" (BG) autochtones
A Kamsar, les cadres de la CBG, les BG (Bénis Guinée) hauts salaires, primes, ravitaillement permanent, avantages considérables pour leurs familles etc vivent dans des résidences top alors qu’en face, les quartiers périphériques sont sans lumière et la misère à son paroxysme : une promiscuité  frappante : aux côtés d’une majorité qui crève de misère, jouissent d’un bien-être indécent  des investisseurs et des fonctionnaires vidant à leur seul profit la caverne d’Ali Baba en raison de la naïveté des gouvernants.La première fois que l’on arrive, on a l’impression d’une multitude de chaumières perdues au bord de la mer, sombre ; la promiscuité pesante, le quotidien impossible, c’est la Guinée des pauvres qui jouxte celle des profiteurs, paradoxe d’un pays doté d’immenses richesses dans son sous-sol, (les 2/3 de réserves mondiales de bauxite, 40 milliards de tonnes exploitables pendant 660 ans) et d’une effroyable misère sur le sol…

Question : avec 3 millions de dollars et, allez, 30 000 mensuels déboursés par M Bip ou Touit pour sa personne, combien de puits à éolienne peut-on installer par exemple à Conakry où il n'y a pas l'eau courante (d'où mortalité infantile etc..) D'antennes médicales pédiatriques et obstétriques ? Combien d'enfants sauvés avec l'argent envolé pour le confort d'un seul, présumé innocent des viols et actes sexuels criminels dont il est accusé ?

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