16/06/2011 à 13h08 - mis à jour le 16/06/2011 à 20h53 | 2005 vues liens
Un article ambigu de Marianne (lien)... auquel bizarrement on ne peut répondre qu'après s'être "inscrit" et si j'ai bien compris, payer un abonnement. Là ça ne va plus. Ecrire gratuitement pour que tous puissent lire, soit, mais payer pour cela, tout de même.
Le syndrome OJ Simpson, ainsi parle Marianne à propos de DSK, désigne un crime puni de manière indissociablement reliée aux questions raciales dont OJ, acquitté par un jury majoritairement noir sur fond d'émeutes des banlieues, malgré des charges accablantes contre lui, constitue le paradigme. Or les deux affaires n'ont pourtant rien à voir sur le fond : OJ avait été accusé de coups, harcèlement et menaces (de mort bien sûr) à l'encontre de son ex femme, qui vivait un enfer, le harceleur, aux USA comme partout, n'étant véritablement inquiété, surtout lorsqu'il s'appelle OJ, que lorsqu'il est réellement passé à l'acte, même s'il a déjà montré de quoi il était capable, si ses agressions vont crescendo et si on peu prévoir le pire sous peu, selon le principe classique que "la seule victime dont on est absolument certain qu'elle ne mythifie pas est une victime morte". Un noir, une blanche, soit. Un enfant d'esclave devenu richissime par ses poings, une femme favorisée depuis toujours mais faisant piètre figure devant la réussite éclatante de son ex mari, c'est à peu près, au delà des questions de peau qui s'inversent, le cas de DSK et de Nafissatou : un homme riche et connu (moins qu'OJ d'ailleurs) et une femme issue d'un pays où les peuls ne sont pas à la fête, bel euphémisme, sortie de la misère de manière assez peu conforme à celle qui est imposée aux femmes dans sa communauté, mais pauvre. Si on prend l'affaire d'un point de vue racial, ce cas est typique tandis que celui d'OJ/Nicole, atypique : il y a infiniment plus de femmes noires pauvres -relativement- victimes d'hommes blancs riches que l'inverse et l'exemple d'OJ joue plutôt à contre courant, prouvant par là que le schémas genre (femme-victime /homme-agresseur toutes couleurs confondues) prime parfois sur le racial.
Comparer les deux affaires sur ce plan n'a donc aucun sens : si on veut absolument les mettre dos à dos, c'est une lecture féministe de ces deux cas qu'il faut faire. Les femmes courent plus de risques d'être agressées ou tuées que les hommes, et par des hommes de surcroît. Il demeure que l'affaire OJ est exceptionnelle, celle de DSK, classique. Donc on peut en effet faire une lecture à plusieurs niveaux comme le fait tel leader noir (non cité intentionnellement).
Mais l'article de Marianne à ce sujet pèche par un oubli ou une méconnaissance de ses sources : lorsqu'il y est dit que la judaïté n'a rien à voir dans l'histoire (ni par conséquent l'antisémitisme) il faut nuancer. Relisez ou lisez certains blogs, y compris de soutien à Nafissatou, non pas les articles, mais les commentaires et faites vous une idée. Elle est simple : l'antisémitisme y est bel et bien parfois, en filigrane certes mais là. Tentez de répondre: vous verrez aussitôt que subitement "les réponses à ce fil sont closes" et toc*. Restent les poulets qui par chance, eux, sont passés, sans doute in extremis (!) Cela ne sert ni la cause de Nafissatou ni celle des femmes en général... ni même celle de ceux, (noirs en l'occurrence) qui militent contre le racisme. Si bien qu'en effet, on a l'impression que l'affaire est ou peut parfois être utilisée pour, non pas faire parler de soi comme s'accusent mutuellement les deux cadors de la communauté noire levés ensemble, mais du moins, apporter de l'eau à un moulin qu'il faut prendre garde à ne pas alimenter (en toute bonne foi.) Ces querelles intestines sont également révélatrices : l'affaire DSK/Nafissatou est et doit être en premier traitée dans sa dimension de genre plus que de "race".
* Ma réponse disait ceci (il était reproché à DSK une propension particulière envers les jeunes noires : bon, jeunes, c'est banal ; noires, peut-être moins en effet) : "je ne vois pas le mal qu'il y a à être attiré par des femmes d'une autre couleur, noires en le cas, si cette attirance est réciproque, certaines noires préférant parfois également les blancs, de même que des blanches, des noirs. Je ne cerne pas le problème que peuvent poser ces prédilections qui ne regardent que l'individu; elles existent de toutes manières toujours chez chacun, même inconsciemment, pour des partenaires de tel ou tel type physique quelqu'il soit..." Apparemment, cela n'est pas "passé" idéologiquement sur ce fil : j'en déduis que selon certains leaders noirs, on peut "préférer" les corpulent/es, maigres, les grand/es, les petit/es etc... mais pas les noir/es ni les blanc/hes lorsque votre orientation pointe en priorité vers les membres d'un autre groupe que le vôtre... (c'est louche.)
On peut y voir clairement une "rivalité" de mâles blancs et noirs confondus, soucieux de préserver leurs "femmes" de l'étranger, forcément concupiscent ou suspect. Ce sont là les prémices du racisme, schématisé par le sempiternel : "ils" "nous" prennent "nos" femmes. Normal ? Réponse comique d'un ami africain : "pourquoi veux-tu que nous, hommes noirs, soyions plus intelligents que les blancs? N'a-t-on pas le droit d'être aussi c. que les toubabs?" Sans doute, mais enfin c'est dommage.
Le syndrome OJ Simpson, ainsi parle Marianne à propos de DSK, désigne un crime puni de manière indissociablement reliée aux questions raciales dont OJ, acquitté par un jury majoritairement noir sur fond d'émeutes des banlieues, malgré des charges accablantes contre lui, constitue le paradigme. Or les deux affaires n'ont pourtant rien à voir sur le fond : OJ avait été accusé de coups, harcèlement et menaces (de mort bien sûr) à l'encontre de son ex femme, qui vivait un enfer, le harceleur, aux USA comme partout, n'étant véritablement inquiété, surtout lorsqu'il s'appelle OJ, que lorsqu'il est réellement passé à l'acte, même s'il a déjà montré de quoi il était capable, si ses agressions vont crescendo et si on peu prévoir le pire sous peu, selon le principe classique que "la seule victime dont on est absolument certain qu'elle ne mythifie pas est une victime morte". Un noir, une blanche, soit. Un enfant d'esclave devenu richissime par ses poings, une femme favorisée depuis toujours mais faisant piètre figure devant la réussite éclatante de son ex mari, c'est à peu près, au delà des questions de peau qui s'inversent, le cas de DSK et de Nafissatou : un homme riche et connu (moins qu'OJ d'ailleurs) et une femme issue d'un pays où les peuls ne sont pas à la fête, bel euphémisme, sortie de la misère de manière assez peu conforme à celle qui est imposée aux femmes dans sa communauté, mais pauvre. Si on prend l'affaire d'un point de vue racial, ce cas est typique tandis que celui d'OJ/Nicole, atypique : il y a infiniment plus de femmes noires pauvres -relativement- victimes d'hommes blancs riches que l'inverse et l'exemple d'OJ joue plutôt à contre courant, prouvant par là que le schémas genre (femme-victime /homme-agresseur toutes couleurs confondues) prime parfois sur le racial.
Comparer les deux affaires sur ce plan n'a donc aucun sens : si on veut absolument les mettre dos à dos, c'est une lecture féministe de ces deux cas qu'il faut faire. Les femmes courent plus de risques d'être agressées ou tuées que les hommes, et par des hommes de surcroît. Il demeure que l'affaire OJ est exceptionnelle, celle de DSK, classique. Donc on peut en effet faire une lecture à plusieurs niveaux comme le fait tel leader noir (non cité intentionnellement).
Mais l'article de Marianne à ce sujet pèche par un oubli ou une méconnaissance de ses sources : lorsqu'il y est dit que la judaïté n'a rien à voir dans l'histoire (ni par conséquent l'antisémitisme) il faut nuancer. Relisez ou lisez certains blogs, y compris de soutien à Nafissatou, non pas les articles, mais les commentaires et faites vous une idée. Elle est simple : l'antisémitisme y est bel et bien parfois, en filigrane certes mais là. Tentez de répondre: vous verrez aussitôt que subitement "les réponses à ce fil sont closes" et toc*. Restent les poulets qui par chance, eux, sont passés, sans doute in extremis (!) Cela ne sert ni la cause de Nafissatou ni celle des femmes en général... ni même celle de ceux, (noirs en l'occurrence) qui militent contre le racisme. Si bien qu'en effet, on a l'impression que l'affaire est ou peut parfois être utilisée pour, non pas faire parler de soi comme s'accusent mutuellement les deux cadors de la communauté noire levés ensemble, mais du moins, apporter de l'eau à un moulin qu'il faut prendre garde à ne pas alimenter (en toute bonne foi.) Ces querelles intestines sont également révélatrices : l'affaire DSK/Nafissatou est et doit être en premier traitée dans sa dimension de genre plus que de "race".
* Ma réponse disait ceci (il était reproché à DSK une propension particulière envers les jeunes noires : bon, jeunes, c'est banal ; noires, peut-être moins en effet) : "je ne vois pas le mal qu'il y a à être attiré par des femmes d'une autre couleur, noires en le cas, si cette attirance est réciproque, certaines noires préférant parfois également les blancs, de même que des blanches, des noirs. Je ne cerne pas le problème que peuvent poser ces prédilections qui ne regardent que l'individu; elles existent de toutes manières toujours chez chacun, même inconsciemment, pour des partenaires de tel ou tel type physique quelqu'il soit..." Apparemment, cela n'est pas "passé" idéologiquement sur ce fil : j'en déduis que selon certains leaders noirs, on peut "préférer" les corpulent/es, maigres, les grand/es, les petit/es etc... mais pas les noir/es ni les blanc/hes lorsque votre orientation pointe en priorité vers les membres d'un autre groupe que le vôtre... (c'est louche.)
On peut y voir clairement une "rivalité" de mâles blancs et noirs confondus, soucieux de préserver leurs "femmes" de l'étranger, forcément concupiscent ou suspect. Ce sont là les prémices du racisme, schématisé par le sempiternel : "ils" "nous" prennent "nos" femmes. Normal ? Réponse comique d'un ami africain : "pourquoi veux-tu que nous, hommes noirs, soyions plus intelligents que les blancs? N'a-t-on pas le droit d'être aussi c. que les toubabs?" Sans doute, mais enfin c'est dommage.
Significativement, dans tous les couples dits "mixtes" toutes combinaisons confondues (noire-blanc; blanche-noir), ce sont toujours ceux dont la femme est particulièrement séduisante qui subissent le plus d'agressivité, je répète, toutes couleurs confondues; cela signifie clairement : "nous" "prendre" une femme moche, OK, (j'en voudrais pas), mais une jolie, ça va cogner ! " Donc le racisme est d'abord inhérent et issu des mecs et du pouvoir, des mecs qui redoutent que leur virilité ou leur possession symbolique des femelles de la tribu ne soit mise à mal et revendiquée par d'autres... et vice versa. (Je vais "te" prendre une femme rien que pour t'emmerder, tu vas voir qui c'est Mimile.")
Ainsi agissent les cerfs, les loups, les éléphants et tous les animaux grégaires en général... (et les agrégés de philo parfois.) Vanitas vanitatum...
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