dimanche 21 août 2011

Agression sexuelle, viol, acte sexuel criminel, mise au point : l'homme est quasiment le seul animal qui viole.

Mandingo*, un mythe fondateur

Le viol n'a rien à voir avec la sexualité, contrairement à ce qu'il figure: c'est un acte de prédation, un acte de guerre qui vise non seulement une cible mais aussi et surtout son entourage. Il est utilisé comme tel dans tous les conflits armés (ou non), mais c'est le cas même dans les affaires privées. Par exemple un tiers concernent des hommes (et sont les plus meurtriers) alors que les violeurs ne sont pas homosexuels voire homophobes. C'est un acte de terrorisme au sens strict, une offense punitive, symbolique, exemplaire, la pire. Un acte de castration. L'homme violé sera ensuite "détruit" en tant que mâle et ne pourra plus désirer ni être désiré par une femme pensent les violeurs. Ses prémisses archaïques (et pratiques) sont génocidaires. Une femme violée elle aussi, risque de devenir objet de répulsion, de ne plus jamais avoir d'appétence ni de vie sexuelle, d'être mise au ban socialement voire dans certains cas exécutée par les siens pour laver le groupe de la "honte" infligée si on suppose qu'elle était consentante. [Ainsi la belle Lucrèce, accusée par Tarquin son violeur de l'avoir provoqué, pour prouver son innocence, s'égorgea-t-elle devant l'aréopage qui la jugeait.] Fait peu connu, beaucoup deviennent ensuite stériles. S'y ajoutent parfois des grossesses imposées pour aggraver encore la souillure : elle sera alors celle qui porte l'enfant de l'ennemi, à jamais salie. Par exemple au Vietnam, après la victoire des vietcongs, les mères d'enfants eurasiens étaient souvent maltraitées jusqu'à la mort car il était presque toujours supposé qu'elles avaient été consentantes ou prostituées. Quant aux petits, symboles de leur trahison, laissés sans soins, ils mourraient bien souvent. Certaines parvinrent à se tirer d'affaire en les abandonnant, en fuyant dans des campagnes et furent alors vouées à épouser n'importe qui voulait bien d'elles, souvent des paysans veufs âgés chargés d'enfants profitant de l'aubaine.. et à devenir à jamais leurs esclaves ménagères, agricoles, sexuelles et reproductrices, sans avoir le droit de quitter le village voire de sortir. L'une d'entre elles, lorsque son fils (français, médecin) l'a retrouvée, a récemment témoigné : les onze enfants qui avaient suivi et sa vie de misère et d'opprobre ne l'avaient pas empêchée de le rechercher (mais après la mort de son mari qui lui interdisait tout contact avec l'extérieur et la battait), en vain.

Les victimes, contrairement au poncif, n'ont parfois rien de sex symbol. Elles peuvent être âgées, usées, peu attirantes et la question n'est pas là : ce qui intéresse le violeur, c'est le viol et nullement sa "cible". Le plaisir est souvent secondaire ou alors relié à l'action de prédation. (On pourrait le comparer à un kleptomane qui vole sans discernement un stylo ou un Louis d'or, qu'importe, c'est toujours un trophée, la marque de sa possession). La théorie de la pulsion irrésistible envers une femme provocante ou "canon" est du pipeau. On voit souvent des violeurs en série habitués à des "tops" (leur épouse parfois) s'attaquer à l'occasion à des femmes simples peu sexy et l'argument qui assure que "ce n'est pas possible, il aurait pu s'offrir mieux" ne vaut pas. (Un boulimique compulsif dévorera aussi bien un plat de chez Maxim's que des pommes de terres à l'eau.)

Cela explique aussi qu'un violeur peut tout à fait être sexuellement "normal", ainsi en attestent souvent leurs compagnes (qui ne mentent pas, ou pas toujours) insoupçonnable, sauf lorsque sa position sociale le met à l'abri pense-t-il de toute rétorsion médiatique, financière ou judiciaire (princes, puissants, les exemples historiques sont pléthore, Tarquin le Superbe, Henry VIII, Pierre le Grand etc.) Là, plus de limites, le Prince seul décide et la notion même de viol semble vidée de sens (c'en est un tout de même) car l' "élue" ne peut qu'accepter sous peine de mort.. voire tenter de faire ce jeu.. une mort qui de toutes manières la guette parfois au tournant si elle a failli à sa mission, à l'exemple d'Anne Boleyn décapitée trois mois après son accouchement d'un fils mort-né. .

Il semble que le pouvoir absolu, soit perso (celui du chef de guerre, du Roi), soit, par ricochet, celui ses séides (les soldats) génère (cause ou conséquence?) une déviation de la pulsion sexuelle, devenue (comme le reste) simple outil de pouvoir... le pouvoir qui a dévoré l'être jusqu'à la part la plus intime de celui-ci, la pulsion sexuelle ou amoureuse, devenue comme tout, objet d'usage pour le nourrir. Cela explique également que le profil du violeur peut être fort différent, sexuellement boulimique, au contraire quasi impuissant ou peu intéressé par le sexe: cela n'a rien à voir, tout comme il peut être blanc, noir, jeune, âgé, religieux, anti religieux etc. On n'est pas, plus, dans une dimension sexuelle mais de déviance prédatrice parfois sadique (ou pragmatique, lorsqu'il s'agit juste de procréer un fils) ; une affirmation de soi perverse qui semble aller "de soi" sans aucun recul rationnel ni affectif. Idéologiquement, il peut aussi être de droite comme de gauche, raciste ou non etc. Le violeur compulsif est un être clivé.

L'animal en principe ne viole pas car la pulsion sexuelle chez le mâle est conditionnée par l’œstrus. Mais il y a un effet pervers à cette "incapacité", chez les grand fauves par exemple : il peut tuer les petits de "veuves" isolées (dont occasionnellement il a massacré le mâle) afin de déclencher l’œstrus et s'assurer de sa propre descendance. Plus sioux, les félins. Cela ne marche pas à tous les coups car les femelles défendent, la plupart du temps avec succès, leur portée. Ils devront donc attendre la fin de l'allaitement pour s'accoupler et "supporter" des petits qui ne sont pas leurs ("élever" serait impropre car dans ces espèces, c'est la femelle qui nourrit la famille.) La pulsion sexuelle est axée sur la reproduction des gènes, et le pouvoir que recherche le mâle est simplement celui de les transmettre.. ce qui chez l'homme fut/est sans doute le cas à l'origine mais ne se voit en acte que dans les cas extrêmes de pseudos génocides* (exemple des viols plus "organisés", plus sophistiqués dans les Balkans où des musulmanes furent obligées de porter les enfants de leurs violeurs après que ceux-ci aient massacrés "leurs" hommes.) Chez l'homme (pas chez l'animal), le comportement archaïque symbolique prévaut toujours sur le pragmatisme : le viol en est la preuve, qui existe même s'il n'est nullement question pour le violeur de se reproduire.

C'est en ce sens que le viol est et doit être puni durement, même s'il participe d'une personnalité clivée et disons, dérangée, car il permet et porte en germe des dommages collatéraux pas forcément visibles de l'extérieur mais qui s'étendent à tout l'entourage de la victime et constitue les prémisses de génocides. L'histoire le montre à l'envi (il n'est pas question ici évidemment de prendre exemple sur ces atrocités.) Les blancs sudistes l'avaient parfaitement compris qui le punissaient de manière atroce, cf le cas de Mandingo, bouilli vivant devant les siens -Mandingo qui du reste n'était pas un violeur !- un exemple pour un autre : ayant malgré lui prouvé qu'il était homme et non animal (sa maîtresse venait d'accoucher d'un enfant métis dont il était le père, aussitôt étouffé par le médecin horrifié) il convenait pour le maître de restituer les choses à leur "place" par l'acte le plus atroce qu'il se pût afin qu'aucun autre esclave ne s'avisât qu'il était homme comme lui donc susceptible de se reproduire comme lui (avec sa femme occasionnellement). Notons que des métis étaient pourtant pléthore, issus d'esclaves noires violées par le maître blanc. Dans ce cas de figure archétypique, la femme n'étant considérée que comme réceptacle, il s'agit bien d'une lutte pour la transmission de gènes et de gènes du mâle seul. Le viol est donc historiquement lié à une notion fautive du rôle des femmes dans la reproduction. Que cette thèse se heurtât à la réalité, car les enfants du maître et d'une esclave étaient tout de même métis ! importait peu, l'idéologique comme toujours primant sur la logique.
Le maître pouvait (et même devait, c'était une preuve de virilité et de bonne santé) coucher (violer) ses esclaves et les féconder était encore mieux tandis que la réciproque était un acte de lèse-majesté ou plutôt lèse-gènes puni de mort. Ensuite, à son bon plaisir, ses enfants pouvaient être considérés comme esclaves au même titre que leurs mères (voire vendus) ou au contraire, surtout s'ils étaient clairs, élevés presqu'à l'égal des autres, instruits etc. De même, historiquement, l'adultère considéré comme "crime" (même pas un viol, bien qu'il fût considéré comme tel) envers des reines ou des femmes de haut rang était puni d'émasculation et autres horreurs publiques. Ces atrocités montrent que les hommes ne s'y étaient pas trompés, le "viol" est (ou figure) bien le crime de "guerre" (génocidaire) le plus terrible qui soit, un acte de pouvoir concernant une lignée, une ethnie, un groupe social à anéantir. Celui qui a le pouvoir "peut", ce n'est même pas un viol (parle-t-on de viol lorsque de petites esclaves étaient "invitées" dans la couche du maître ?) celui qui ne l'a pas, non.

[*Cela se passe dans une plantation ou plutôt une "ferme d'élevage" au moment de l'interdiction de la traite (!) Un jeune fermier amoureux d'une esclave, contraint d'épouser la fille d'un planteur, la délaisse et l'humilie. Désespérée, celle-ci maltraite sa favorite qui ne lui en dit rien de peur de subir pire encore; lorsqu'il le découvre, il se venge durement, enferme sa femme etc. Folle de jalousie, pour se venger à son tour, celle-ci "viole" Mandingo (le menaçant de le dénoncer.. pour "viol" s'il se refuse!) se trouve enceinte et accouche d'un bébé métis (immédiatement tué ainsi qu'elle-même).]

Les choses ont-elles vraiment changé? Sur le fond, non : un puissant peut tout se permettre, du moins le croit-il (mais il peut se tromper.) Oui pourtant grâce aux mouvements de femmes, de noirs, à la prise de conscience.. Mais l'effet pervers des DI accordés aux victimes figurent malgré tout une sorte de prostitution forcée, ce qui sera à tous coups pointé par les violeurs et leurs séides : "pute", l'insulte suprême, la victime devenue objet d'opprobre. C'est par l'argent qu'elles subiront cette humiliation ajoutée. De plus, les DI, figurant une contravention pour stationnement interdit, minorent l'acte, transforment son sens. Peut-être n'y a-t-il cependant pas d'autre solution, l'argent étant au bout du compte hautement dissuasif (en plus de la prison, qui n'en est pas une également (lien.)

1 commentaire:

  1. Toutes ces gesticulations a propos des viols ,des assassinats ,ne sont elles pas comme ces beaux monuments dédiés aux morts par les guerres que le pouvoir de la finance et des industries ont initiés pour se débarrasser des chômeurs inutiles ?
    Croyez vous vraiment qu'une femme violée puis assassinée, compte plus qu'un poilu massacré a coup d'obus dans sa tranchée pour satisfaire les chiffres des comptables ?

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